Interview

Technologies des drones, pilotage et réglementation française

Comment démocratiser le show de drone lumineux ? Du pilotage à la réglementation française, réponse de Drotek, autour de la technologies des drones.

Comment intégrez-vous la sécurité dans un spectacle de drones ?

Jérôme Perin : nous avons beaucoup travaillé sur la question de la sécurité, en étroite collaboration avec la DGAC. Parce qu’on est le plus vieux constructeur de drones pour le show, nous sommes en train de définir les futures réglementations européennes avec eux. Objectif : avoir une réglementation uniforme en Europe.

Pour le grand public, c’est la réglementation française du drone de loisir qui est finalement devenue similaire à la réglementation européenne. Son application était prévue au 1er janvier 2020, mais a dû être reculée.

Comment s’organisent les catégories de drones dans la réglementation ?

Jérôme Perin : en fait, il y a des plusieurs catégories. Tout va dépendre du poids et du lieu où l’on va opérer. La réglementation va vous obliger, par exemple à :

  • ne pas voler au-dessus d’une certaine attitude,
  • avoir un système lumineux pour que votre drone soit visible,
  • avoir un système de transpondeur.

En bref, il y a tout un cadre d’orientations juridiques très précis.

Où est classé le spectacle de drones dans la réglementation ?

Jérôme Perin : aujourd’hui, nous sommes hors catégorie. Parce que nous ne rentrons dans aucune case de la réglementation. En fait, c’est le plus contraignant ! Ça nous pousse à développer de nouvelles fonctionnalités n’existant pas aujourd’hui, pour sécuriser encore plus le système de drone, pour rassurer une autorité comme la DGAC et définir les futures exigences qui seront imposées par l’aviation civile française aux utilisateurs d’un même système aérien.

Quelle est l’autonomie d’un drone en spectacle ?

Jérôme Perin : avec notre drone, nous sommes capables d’avoir un vol de 25 minutes dans les meilleures conditions. Aujourd’hui, c’est la chasse au poids pour arriver à avoir l’autonomie la plus importante. Nous utilisons une nouvelle technologie de batteries : le lithium-ion. Elle n’est pas ou peu utilisé dans les drones et permet d’avoir bonne densité énergétique ; meilleure que celle que l’on trouve avec les drones actuels. Nous avons aussi la capacité de faire des rotations de drones pour augmenter la durée du show.

Flotte de drone lumineux IO Star en vol stationnaire de nuit © Drotek

Combien peut-on piloter drones en même temps ?

Jérôme Perin : en théorie, nous ne sommes pas limités. C’est une question de découpage du réseau. 150 drones, c’est pas mal. L’objectif est de faire 300 drones en mars. Puis de passer cet été à 600 drones.

Où fabriquez-vous ces cartes électroniques ?

Jérôme Perin : à Avignonet-Lauragais, nous produisons toutes nos cartes électroniques. Nous sommes vraiment autonomes car nous avons notre propre usine de fabrication où nous faisons l’assemblage pour obtenir un produit fini. Notre outil de production dépose les composants sur les cartes électroniques. Puis c’est la partie soudure de la carte et le suivi par des opérations manuelles. Même si les composants viennent bien évidemment d’Asie, nous essayons de mettre en avant le Made in France en tant que fabricant.

Circuit électronique de drone © Drotek

Quelle est la spécificité de Drotek ?

Jérôme Perin : aujourd’hui, nous sommes les seuls à fournir une solution complète. Drotek maîtrise tout de A à Z, c’est-à-dire la partie hardware, l’architecture mécanique du drone, le code embarqué ainsi que toute la suite logicielle de création de show et de la station sol de contrôle. Elle est conçue et fabriquée chez nous. Mais, aussi toute la partie software. Elle est embarquée sur le drone tandis que la suite logicielle est positionnée au sol sur le site du spectacle de drones.

Comment démocratiser le show de drones lumineux ?

Jérôme Perin : nous avons fait un gros travail pour diminuer le coût de la licence par rapport à nos concurrents, pour attirer de nouveaux marchés, notamment à l’étranger. En termes de coût des drones, nous sommes un peu inférieurs à ce qui se fait actuellement.

Pour info, sur la partie licence du logiciel de pilotage, la solution numéro 1 au monde sur le show de drones, s’appelle UGCS. C’est un peu la référence aujourd’hui. Pour une flotte de 300 drones, ça va vous coûter 50 000 € de licence par an. Ce sont des coûts qui sont énormes mais c’est comme ça qu’ils gagnent de l’argent. Nous avons divisé ce coût par 10.

C’est pour cela que nous avons fait le choix de tout développer et, en même temps, de réduire les coûts car nos clients ont des contraintes très fortes. Nous cherchons réellement à développer la solution à travers le monde et essayer de démocratiser le drone show.

Propos recueillis par Vincent Laganier, le 9 février 2021

 

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Référence produit d'éclairage IO Star
Aviation civile Direction générale de l’Aviation civile - DGAC

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Rédacteur en chef et éditeur du portail Light ZOOM Lumière depuis 2012. Architecte diplômé de l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes. Éclairagiste par passion depuis 1997 en Europe. Auteur de sept ouvrages de référence sur la lumière, l'éclairage, la ville et le bâtiment. Enseignant en éclairage à l’ENSA Nantes et à l’ENSATT Lyon.
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