Palais des Congrès : rénovation LED du grand amphithéâtre

Sur l’axe historique de l’Arc de triomphe à l’arche de La Défense, le Palais des Congrès de Paris trône porte Maillot. À l’intérieur, c’est un véritable lieu d’accueil international du monde de l’événementiel et du spectacle. Il possède 4 amphithéâtres, 20 salles de conférence, 85 salles de réunion et un salon d’honneur au niveau 5. Dans la journée, ce lieu accueille des congrès, conventions d’entreprises, des assemblées générales et des salons professionnels. En soirée, le grand amphithéâtre fait place à des créations de spectacles uniques. Devant la scène de 26 mètres d’ouverture, l’éclairage des 3 723 places assises est un élément clé de l’expérience du public. À l’heure de la démarche RSE, quelle rénovation LED choisir ? Comment et pourquoi ? Retour d’expériences de l’équipe de maîtrise d’œuvre avec des luminaires Anolis Lighting.

• Superviseur DET Viparis : Laurent Villechenoux,
• Régisseur lumière : Christophe Hipeau, dit Zippo,
• Concepteur lumière, maitre d’œuvre : Sylvain Bigot, Lyum,
• Programmation lumière : François Guillet, Lumières Utiles.
• Installateur : Eiffage Énergie Systèmes

Éclairage intérieur du grand amphithéâtre et démarche RSE

Entre les montages-démontages et les exploitations des congrès, conventions et spectacles, l’allumage presque 24 h/24 durant les fortes périodes d’activités du grand amphithéâtre représentait une consommation de 97 kW/h. Soit un gisement important d’économie d’énergie à l’heure du développement durable !

En 2014, Viparis fait recâbler l’éclairage de la salle pour séparer les séries de sièges. Objectif : éclairer les fauteuils séparément des allées pour mieux maîtriser les ambiances lumineuses sur le public. Mais avec le bannissement des lampes halogène, il devient de plus en plus difficile de trouver des PAR 56 500 W qui équipaient l’auditorium.

Dans une démarche RSE, pour moins consommer et moins polluer, un nouveau projet de rénovation de l’éclairage est monté en 2020. Le gestionnaire du Palais des Congrès de Paris, Viparis, missionne l’agence de conception lumière Lyum, maitre d’œuvre. L’installeur Eiffage Énergie Systèmes sera retenu suite à une mise en concurrence. Côté technique, le superviseur Laurent Villechenoux et le régisseur lumière Zippo dirigent le projet jusqu’à la réalisation.

Cahier des charges de la rénovation en éclairage LED

• Renforcer la démarche RSE du palais des Congrès de Paris.
• Améliorer l’expérience du public avec l’usage de la couleur.
• Permettre à la salle de participer au spectacle qui se produit sur scène.
• Gérer les hauteurs sous plafond de 3 à 18 mètres.
• Trouver des projecteurs avec un diamètre exact des PAR 56 et PAR 30.
• Choisir un mixage LED qui reproduise parfaitement l’halogène.
• Minimiser les nuisances sonores des luminaires.
• Avoir un retour sur investissement en moins de 7 ans,
• Ne pas toucher au fond plafond avec aucun trou supplémentaire.

Reproduire la lumière halogène avec un éclairage LED

Zippo se souvient de la collaboration fructueuse avec Lyum : « Nous avons fait venir Chauvet, Chroma-Q et Anolis (qui était venu avec un prototype). En laissant la salle telle quelle, j’ai juste remplacé trois lampes en plafond par chaque type d’appareil. Ensuite, j’ai fait venir ma direction dans la salle. Je leur ai demandé de trouver où étaient les luminaires. En fait, ils ont pu en trouver deux, mais ils n’ont pas trouvé le projecteur Anolis ! » La raison : le mixage très fin des couleurs du fabricant en RGBW, à la pointe de la technologie. Le mélange de LED de couleur rouge, verte, bleue, blanc chaud, permet de couvrir parfaitement toutes les teintes.

En tant que maître d’œuvre lumière, toutes les études d’éclairagisme ont été réalisées par l’agence Lyum de Tours. Sylvain Bigot a modélisé la salle de spectacle en 3D sur Dialux avec l’implantation d’éclairage en plafond. Le pitch est plus ou moins de 2 mètres entre points lumineux. Objectif : vérifier les niveaux d’éclairement sur les spectateurs.

Éclairage architectural du public en projecteurs Anolis

Depuis le 8 septembre dernier, l’éclairage architectural du public est innovant au Palais des Congrès de Paris. Dans le grand auditorium, 396 projecteurs de la gamme Ambiane d’Anolis, distribués par SPX Lighting, illuminent le public. Selon la hauteur sous plafond disponible et l’éclairage fonctionnel nécessaire, Lyum a choisi des faisceaux plus ou moins serrés, parfois équipés de louvres coupe flux pour limiter l’ouverture.

• Sièges du parterre : 92 Ambiane XP56 recessed 20°, 150 W.
• Allées de la scène au 1^er niveau : 32 Ambiane XP56 recessed 20° + Louvre 5°, 150 W.
• Allées niveau 1, de jardin à cour : 46 Ambiane HP111 recessed, 60°, 75 W.
• Sièges au-dessus du 1^er niveau : 112 Ambiane XP56 recessed, 45°, 150 W.
• Allées du 1^er au 2^e niveau : 72 Ambiane XP56 recessed 20°, 150 W,
• Dernières rangées de sièges : 42 Ambiane HP111, 60°, 75 W.

Chaque projecteur s’implante en remplacement, un pour un, des PAR 110 V existants. Pour les Ambiane XP56, l’alimentation est déportée et le projecteur élingué sur structure métallique du plafond de l’auditorium. Au total, 308 x Ambiane XP56 (150W) + 88 Ambiane HP111 (75W) sont installés dans la salle de spectacle.

Par rapport à la démarche RSE, « le bilan énergétique final du projet est de 52,8 kW. Comparé au 198kW de l’ancienne installation, on divise par 4 la consommation. » précise Bruno François, responsable prescription installation et marché architectural de Robe Lighting France.

Réglage fin de la couleur pour l’expérience du public

« Avec les projecteurs Anolis, on a pu choisir exactement quelle couleur on voulait. C’était très précis ! » se rappelle le concepteur lumière Sylvain Bigot, « et en plus, il y a une gradation de 0 à 5 % totalement linéaire des effets lumineux. Même avec 2 %, tu vois une petite lueur. Quand même, faire ça avec de la LED, c’est trop beau ! »

« Il y a aussi des macros intégrées qui permettent de faire un 2700 K, 3 200 K, plus un CTO progressif. Donc, tu peux vraiment récupérer de vraies teintes », précise Zippo. « Il y a aussi un minus green que tu peux ajouter ou enlever pour la prise de vue vidéo. »

Lyum a conçu une quinzaine de scénarios lumineux pour la salle de spectacle. Ils sont accessibles facilement, depuis une tablette tactile TPC de Pharos.

« Par rapport à l’éclairage, je suis assez bluffé de voir l’efficacité du calibrage exactement à l’identique des teintes de l’ensemble des projecteurs. C’est plaisant et satisfaisant ! » ajoute François Guillet.

Système de pilotage de l’éclairage architectural en plafond

Un système Pharos LPCX de 10 univers DMX est utilisé pour gérer l’éclairage de la salle. Trois nodes DMX, 12 et 4 ports Luminex, convertissent les protocoles réseaux en univers DMX. Un travail en amont a été fait par Lumières Utiles avec Zippo pour modifier en conséquence le réseau de fibre optique. Ainsi, en gardant la boucle de sécurité, une nouvelle baie réseau a été installée par Eiffage Énergie Systèmes. Au total, 5 120 canaux DMX sont utilisés pour le plafond de la salle de spectacle.

De plus, un restituteur DMX Pharos LPCX assure une compatibilité DMX 512, Artnet, sACN, Kinet et RDM. « Le système de pilotage de l’éclairage de la salle est donc transparent pour une console lumière de spectacles, soit celle du Palais des Congrès, soit celle des productions accueillies », précise François Guillet. « À condition évidemment de rentrer tout le patch des onze univers dédiés » ajoute Zippo.

Pilotage lumière élégant et efficace des scénarios

Lumières Utiles a travaillé « à partir du plan d’installation des luminaires pour un adressage de l’ensemble, de manière logique, univers par univers. L’élégance d’un système de pilotage est un gage de pérennité et de stabilité. Il doit être très facilement compris par l’utilisateur et par l’équipe de maintenance. »

« En fait, avec Pharos, on travaille sur un nombre de canaux, et non pas un nombre d’univers physiques », développe François Guillet. « Le but étant vraiment, dans le pire des cas, de pouvoir contrôler l’ensemble de la salle sur un univers DMX par exemple celui de la tablette TPC. C’est une contrainte de sécurité que l’on s’est imposée. Même si Pharos est particulièrement fiable, c’est bien d’avoir un plan B immédiat qui permet d’allumer la salle ! »

Petite histoire de l’éclairage du Palais des Congrès de Paris

Inauguré en 1974, le Palais des Congrès de Paris utilise les technologies de son époque. L’éclairagiste Jacques Rouveyrollis conçoit alors la lumière du grand amphithéâtre. Contraint par le plafond en staff, il choisit un éclairage en douche et une implantation sous forme de trame orthogonale. Au total, 396 PAR 56 halogènes 500 W en 110 V sont installés.

Le projet de changer l’éclairage de la salle de spectacle est envisagé en 2007. Lors de la dernière rénovation du lieu, conduite par l’architecte Jean-Dominique Bonental et le scénographe AMG Fechoz Christophe Mortelette, régisseur lumière du Palais des Congrès à cette date, Zippo et Fabrice Gosnet de chez Luminex, s’attèlent à la conception lumière. Mais seuls les parois, le plafond et les sièges sont changés pendant l’été. Un éclairage LED rasant, à changement de couleur.

Grand amphithéâtre, un lieu mythique du spectacle

Derrière la façade inclinée de Christian de Portzamparc balisée en soirée, le grand amphithéâtre du Palais des Congrès est un lieu mythique. Dans cette salle de spectacles, des comédies musicales avec des voix, des scénographies et des lumières mémorables ont été créées. C’est le cas de Starmania en 1979 ou de Notre-Dame de Paris en 1998. Mais aussi Roméo et Juliette, Danton et Robespierre, ou La Légende du roi Arthur, pour n’en citer que quelques-unes.

Serge Lama et Sylvie Vartan sont les premiers chanteurs à s’y produire en 1975. Puis Michel Sardou, Chantal Goya et Charles Aznavour reviendront dans ce grand amphithéâtre pour chacune de leurs tournées.

Côté spectacles comiques, Thierry Le Luron, Michel Boujenah, Laurent Gerra y présenteront leurs one man shows.

Reportage sponsorisé par Anolis.