Dany Joly, métiers de l’éclairage public en collectivités

Quel parcours suivre pour faire les métiers de l’éclairage public dans une collectivité ?

Dany Joly : dans un syndicat départemental d’énergie, dans une commune ou un EPCI, ou encore un port autonome, je conseillerais de passer un concours de la fonction publique territoriale. En plus, si nous avons une compétence qui est recherchée dans éclairage public, à ce jour, c’est la voie royale d’être statutaire. En regardant les annonces de technicien territorial, il est facile de voir qu’il y a des postes dans l’éclairage public.

Pour l’éclairage intérieur, la région, le conseil départemental, les hôpitaux, les bailleurs sociaux peuvent aussi être de bonnes pistes.

Que se passe-t-il sans avoir passé de concours ?

Il arrive que nous embauchions des gens qui n’ont pas passé de concours. C’est par défaut car nous ne trouvons pas nos compétences dans les personnes statutaires. Si nous embauchons une personne qui n’a pas le concours, il est contractuel. Ça veut dire « précaire ». Et là, pour le contractuel, il devient vital de passer un concours pour être maintenu dans son poste. Cela peut durer des années. Ils finissent parfois par avoir un poste.

Quels sont les avantages et inconvénients de travailler dans une collectivité territoriale ?

Il faut être fonctionnaire dans l’âme avoir le sens des « services publics » et être au service des autres. Je ne suis pas là pour faire du business, ni pour m’enrichir. Dans une organisation où il y a beaucoup de niveaux, de transversalité, de verticalité avec des jeux d’acteurs et des enjeux différents, il faut naviguer là-dedans. Et ce n’est pas binaire, 0 ou 1. Il faut composer et être dans la diplomatie. Je pense que nous arrivons à nous imposer par notre qualité de travail, notre constance et notre expertise reconnue.

Quels sont les risques du métier d’éclairage public ?

Au niveau juridique, il y a une réglementation assez forte en éclairage public, qui se renforce d’année en année, avec récemment des AIPR, Autorisation d’intervention à proximité du réseau. Avec la réglementation d’anti-endommagement de 2012, il y a eu tout un arsenal de contraintes avec des dates butoirs, comme celle de janvier 2019.

Par exemple, puisque le réseau d’éclairage public est un réseau dit sensible en termes de protection des travailleurs, nous devrions avoir tous nos plans de réseaux en classe A. Or nous avons hérité du patrimoine d’éclairage public des 24 communes de l’agglomération nantaise sur lequel nous avons des réseaux qui datent de 40 ans en moyenne. Comme il y a un temps de mise en route pour avoir une connaissance patrimoniale de tous les plans de récolement et mettre en place une organisation pour avoir cette connaissance, les échéances sont courtes.

Derrière tout cela, il ne faut pas qu’il y ait un accident  sur le réseau d’éclairage public car, nous pouvons être recherchés en responsabilité.

Actuellement, nous sommes en train de lancer un marché de détection de réseaux car, nous avons plus de 700 km de voirie sur lesquelles nous avons des réseaux souterrains, pour lequel nous n’avons pas de plan.

Qu’en est-il de l’innovation à Nantes Métropole ?

Actuellement, je suis référent Innovation à la Direction de l’Espace Public. Comme nous avons été partie prenante dans le cadre d’un appel à projet européen, où l’innovation et les économies d’énergie étaient des axes importants, naturellement, le domaine éclairage public avait des enjeux allant dans ce sens.

Au sein de la Direction de l’Espace Public, je participe au comité technique « Ville d’expérimentation », diffuse l’information et participe aux réflexions sur le dé-silotage des services.

Avec tout ce que nous entendons sur l’IoT, le réseau Lora, la smart city, comme je dis « tout le monde en parle mais personne ne l’a encore vue » !

Propos recueillis par Vincent Laganier le 12 janvier 2018.

A suivre…

Dany Joly, parcours professionnel dans l’éclairage public