Israël, à l’ombre de l’Occident, carnet de voyage

Sanctum Sanctorum. Il y a un peu plus de 2 000 ans, un dénommé Jésus Christ voyait le jour à Bethléem ; un village perché dans le désert de Judée qui n’imaginait sans doute pas être aujourd’hui disputé par trois religions cousines. C’est aux portes de la Cisjordanie qu’une frontière fait de l’ombre sur un territoire autrefois unifié et sur les prétentions de notre humanité.

Car au Proche-Orient, de Nazareth à Jérusalem, on cohabite sur les ruines d’une histoire commune. Mais c’est entre ses murs qu’un fragile équilibre semble avoir été trouvé. Inutile alors de citer tous ses lieux de culte illuminés à la bougie ou baignés d’une lumière naturelle divinisée.

Soleil brûlant en Israël

Bâties ou désertiques, les vallées d’Israël irradient sous une chaleur écrasante. Une atmosphère influencée par la mer Morte qui oblige à se protéger tout en rafraîchissant un air sec et poussiéreux. Ainsi, au-dessus des ruelles intriquées de Jérusalem ou de Nazareth, ce sont de véritables architectures aériennes qui protègent le marchand avachi et son touriste ébahi.

Parmi les voûtes percées, les claustras laissent parfois leur place aux toiles tendues. À Acre, on croit alors revivre les soirées si chaleureuses des caravansérails d’antan qui abritaient les dromadaires essoufflés de leur voyage. 

Flammes salvatrices

Promise à plus d’un peuple, Israël connaît depuis des siècles l’acharnement des hommes en quête d’hégémonie. Arméniens, Ashkénazes, Britanniques, Byzantins, Cananéens, catholiques, Coptes, Jébuséens, musulmans, orthodoxes, Ottomans, Perses, Romains, Samaritains, Séfarades, Syriaques, Templiers se bousculèrent pour revendiquer leur place au sein des murs de Jérusalem.

Lors de ces conflits, le sang coula au nom de la foi ou d’autres motivations plus obscures. Parmi les épisodes marquants de ces massacres, on peut citer celui très controversé de la citadelle de Massada. Classée patrimoine mondial de l’Unesco pour sa situation hors norme, elle fut le théâtre d’un sacrifice par les flammes, engendré par un peuple refusant de se rendre à son envahisseur.

Nuits fantasmées

Mais parmi ce passé lourd de sens qui continue de ternir notre actualité, il est des moments d’éclat où la nuit semble apaiser nos maux. Les torrides soirées de Tel-Aviv ou de Haïfa sont alors là pour nous enivrer.

Si les premières semblent braver tous les interdits, les secondes sont plus délicates, mais pas moins oniriques. Il n’y a qu’à se perdre autour des portes de Jérusalem pour saisir, le temps d’une prière, le mystère de tous ces cultes dont les dérives n’éclipseront jamais le sublime.

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