Interview

Georges Fessy : secrets lumineux de la nature morte au portrait

Georges Fessy livre les secrets de ses nombreuses années de pratique de la nature morte. Regard sur la lumière en photographie.
8 juin 2016

On connaît le travail de Georges Fessy sur l’architecture. On sait moins qu’il a travaillé sur la nature morte et qu’il est passionné par le portrait.

Quel matériel utilisiez-vous à l’époque sur les natures mortes ?

Georges Fessy : par manque de moyens, cela tenait d’abord du bricolage. J’ai amélioré le dispositif au fil des années :

  • J’éclaire toujours avec une source de lumière principale : d’abord avec de gros flash de studio, puis avec la lumière tungstène qui peut être manipulée.
  • Le carton qui sert de support au saumon emballé : souple, utilisé à plat ou légèrement incurvé. Son revêtement brillant ou réticulé réfléchit très bien la lumière !
  • Un échafaudage de cartons blancs pour un reflet lumineux, ou gris pour un effet atténué.
Lampe halogène Tota-light de Lowel utilisée par Georges Fessy - Image : Sophie Caclin
Lampe halogène Tota-light de Lowel utilisée par Georges Fessy – Image : Sophie Caclin

Qu’est-ce que la « boite à lumière » ?

Georges Fessy : c’est une grande boîte que j’ai ensuite construite et que j’ai complétée :

  • une boîte de 2 m x 2 m sur roulettes avec quatre lampes de 250 W, utilisées seules ou ensemble, pour avoir de la lumière en hauteur ou pour varier l’intensité de l’éclairage,
  • deux plaques d’Altuglas qui diffusent bien la lumière, pour donner l’ambiance générale, une qui roule (sur la boîte) et une accrochée au plafond que j’incline au gré des besoins,
  • de grands cartons blancs de 2,5 m de haut, en cadapack [ndla : appelé aussi carton plume, connu des maquettistes], avec une face blanche et une face noire, montés dans une structure métallique légère sur rail, que je déplace sur les côtés de la composition,
  • un petit carton utilisé comme coupe-flux,
  • quelques petits spots placés sur les côtés ou planqués derrière les objets à photographier.

Comment obtenez-vous certains effets ?

Georges Fessy : le mystère d’une photo tient à la modulation de la lumière. Tous les effets que je crée sont réels. J’organise la composition et le décor. Je cherche le meilleur éclairage. Je règle mon appareil et je prends toujours la photo en argentique.

Je ne retouche donc aucune photo sur ordinateur, contrairement à ce que l’on fait aujourd’hui. Je peux passer une à quatre heures sur une seule nature morte.

Sculpture de Chana Orloff, années 1930 - Photographie de Georges Fessy, format 20x25 cm sur film Ektachrome de Kodak - 1982 - Image : Sophie Caclin avec l'aimable autorisation de Georges Fessy
Sculpture de Chana Orloff, années 1930 – Photographie de Georges Fessy, format 20×25 cm sur film Ektachrome de Kodak – 1982 – Image : Sophie Caclin avec l’aimable autorisation de Georges Fessy

Tous ces dispositifs m’aident à obtenir ce que je cherche :

  • la courbe du front et le bord gauche du buste sur la sculpture, en contraste sur le fond,
  • cet éclat particulier sur un détail de l’orfèvrerie,
  • le reflet de la lumière sur le bouchon d’un flacon de parfum et sur la plaque qui lui sert de support.

Quelle lumière utilisez-vous dans la photographie de portrait ?

Georges Fessy : de la lumière naturelle avant tout : c’est la « douce lumière du jour » qui restitue un visage. Éventuellement un éclairage très simple par un flash dans un grand parapluie. L’effet diaphane que l’on peut voir sur certaines de mes photos est réalisé en laboratoire, au développement du film.

A suivre

Georges Fessy, photographe d’architecture et du patrimoine

Approfondir le sujet

Photo en tête de l’interview : Orfèvrerie – Photographie de Georges Fessy, format 20 x 25 cm sur film Ektachrome de Kodak – 1982 – Image : Sophie Caclin avec l’aimable autorisation de Georges Fessy

Suite de l'article

Introduction Georges Fessy : photographie et lumière
Page 1 Georges Fessy : secrets lumineux de la nature morte au portrait
Page 2 Georges Fessy : photographe d’architecture et du patrimoine

Lieu

  • Croix-Rousse
  • Lyon, France

Équipe artistique

Photographe Georges Fessy

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Sujets Portrait Carton Studio
Effets lumière Lumière directe Lumière blanche Lumière naturelle Lumière diffuse
Techniques d'éclairage Éclairage intérieur Éclairage artificiel
Professions Photographe Antiquaire
Source Sophie Caclin
Thèmes Art lumière Photographie Articles Artistique Technique
Aujourd’hui chef de projet, Sophie Caclin a occupé différentes fonctions au sein de la filière éclairage professionnel. Elle a accompagné les organisations dans leurs projets liés à la lumière au travers de son agence Orpin de Lune. Auteure du Lexique de l’éclairage professionnel, aux éditions Light ZOOM Lumière en 2016, elle est aussi co-auteure de La conception lumière – Appréhender le contexte, les enjeux et les acteurs aux Éditions Le Moniteur, en 2017. Sophie Caclin cultive la spécialité lumière, par expérience et par goût.
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