Les optiques en éclairage public : quel schmilblick !
Le terme « optique » est un peu galvaudé. Sur la base d’une rigueur scientifique, il serait d’usage de dire « diagramme de répartition de l’intensité lumineuse ».
Le besoin est de connaître la répartition lumineuse d’un système optique dans tout l’espace. Cette répartition complète s’appelle le solide photométrique du système optique. Un diagramme d’intensité lumineuse est une représentation visuelle de la distribution de la lumière d’une source.
La lecture en un coup d’œil de ces diagrammes est nécessaire, d’autant plus depuis l’arrivée des sources LED, en raison de la multiplication des optiques.
Toutefois, pour le reste de cet article, c’est bien le terme « optique » qui sera utilisé.
Lecture des diagrammes des optiques
Plusieurs systèmes (manières de représenter) cohabitent. Ici, le système « C, γ » (C, gamma) sera retenu.
Dans celui-ci, chaque plan est dénommé « Plan C ». Un plan peut être assimilé aux pages d’un livre ouvert. Pour chaque plan, on cherche à savoir comment la lumière est émise : dans quelle direction (angle Gamma) et avec quelle intensité.
Le diagramme représente quatre plans (soit quatre directions) : C0-C180, C90-C270.
On pourrait alors les synthétiser comme étant les représentations de la distribution de la lumière vers la droite, la gauche, l’avant et l’arrière. Le luminaire étant posé à plat et sans orientation.
Diagramme polaire cartésien d’une optique éclairage public
En vue « à plat », voici une représentation courante du diagramme dit « polaire cartésien » pour un luminaire d’éclairage public.
En un coup d’œil, il est identifiable avec une répartition égale « droite gauche » sur le plan C0-C180. Il présente aussi une répartition axée sur « l’avant », avec tout de même un flux lumineux substantiel « vers l’arrière » sur le plan C90-C270.
Ce diagramme nous fournit aussi d’autres informations : pour chaque plan, nous lisons les « angles gamma » ainsi que l’intensité (en candela pour 1 000 lumens). Exemple, dans le plan C90-C270, nous décelons un pic d’intensité à environ 65°. Ce pic étant d’une valeur d’environ 400 cd/klm (klm pour « kilo lumen » soit 1 000 lumens).
À noter : bien lire les couleurs des plans. Parfois, l’unité est en valeur absolue et non en cd/klm.
Il s’agit là de la convention de représentation. Il est toujours possible d’afficher d’autres plans, notamment celui comportant la plus haute intensité (exemple : le plan C15-C165).
Ici, de nombreux plans sont représentés, dont les plans « à haute intensité ».
Baptême des optiques en éclairage public et le schmilblick
C’est ici que les choses se compliquent ! Chacun nomme ses optiques selon un lexique qui lui est propre. Soit ce lexique est explicite et renvoie à des notions techniques, soit il ne renvoie à aucune explication logique. Tour d’horizon des pratiques. Optiques uniquement avec des lettres.
« ERS » pour Éclairement Route Standard, ou encore « LRL » pour Luminance Route Large chez Eclatec.
La combinaison lettre et rapport L/H (largeur/hauteur) : « ST0.8a » pour ST : « STREET » et « 0.8a » pour une largeur de 0,8 fois la hauteur pour Siteco.
Optiques sans logique avérée
« 5 003 », sans rapport avec une logique de répartition de la lumière
Et si on harmonisait les appellations des optiques ?
Il s’agit d’un vœu pieux, nous ne sommes pas les premiers à le souhaiter !
L’UTE, via la norme C 71-121 parue en 1976, prenait ce sujet à bras le corps, avec une classification. Cette norme répondait à un objectif :
« Le document définit une méthode relative à la prédétermination des éclairements dans les espaces clos de forme parallélépipédique rectangle et la classification correspondante des luminaires. Cette dernière permet de représenter, de manière suffisamment approchée, les luminaires utilisés habituellement. Une annexe présente les tableaux d’utilance correspondant à la classification des luminaires. »
Ce document a par la suite été annulé.
On trouve toujours dans les logiciels de calcul les classifications « UTE ».
Exemple pour ce luminaire de type 0.78 G. La classification UTE associait chiffre et lettre dans le but de fournir une information explicite.
Aujourd’hui, des fragments de la répartition lumineuse sont harmonisés, comme les :
- codes de flux CIE qui traduisent la répartition de la lumière dans un certain volume,
- classifications G* qui indiquent la répartition de la lumière aux alentours de 70-90°,
et bien d’autres.
Toutefois, il n’existe pas d’appellation harmonisée des optiques, au grand dam des utilisateurs. Il n’est pas forcément évident de devoir consulter chacun des luminaires, un par un, pour trouver son bonheur.
Des appellations harmonisées permettraient aux utilisateurs de s’y retrouver en un coup d’œil.
La norme NF EN 13 032 permet d’harmoniser de nombreuses pratiques quant aux données.
Code photométrique en éclairage et qualité de la lumière
Le code photométrique est un excellent début sur la qualité de la lumière. Composé de 6 chiffres, il indique des informations essentielles et harmonisées. Il est normé et obligatoire sur l’étiquetage et l’emballage, ainsi que dans la notice.
À gauche, 3 chiffres sur la teinte de la lumière :
- IRC, indice de rendu de couleur, entre 0 et 9.
- Température de couleur proximale, en Kelvin divisée par 100.
À droite, 3 chiffres sur la tenue de la teinte de la lumière dans le temps :
- dispersion de la couleur au départ, en nombre d’ellipses de MacAdam,
- son évolution au bout de 6 000 heures,
- indice de maintien du flux à 6 000 heures.
Mais il ne traduit hélas pas l’optique utilisée !
À vos suggestions !
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