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Derain Balthus Giacometti, ombre et éclairage d’exposition

L’éclairage d’exposition, un cas pratique : l’analyse critique de l’exposition Derain Balthus Giacometti, une amitié artistique à Paris jusqu’au 29 octobre.
14 septembre 2017

L’analyse critique se définit comme le regard d’un professionnel sur le travail d’autres professionnels. Loin d’être une critique, ce regard est avant tout une analyse de celui qui connait les contraintes et les aléas d’une exposition. Quel est le bon éclairage d’exposition ?

Exposition Derain Balthus Giacometti

D’entrée la thématique est posée, l’ambiance est donnée. Présentation sobre, textes bien situés, on s’y plonge surtout que l’environnement lumineux de cette salle, lumière du jour et cadrages froids (4000K) des œuvres nous y accompagne.

 

Le reste du parcours se fera dans une ambiance plus chaude (3000K), la lumière du jour absente, le parc des projecteurs du musée exploité au mieux (lèche murs fluo et cadreurs halogènes). C’est dans la simplicité que l’on reconnait le parfait travail de l’éclairagiste (Luminoeuvre). Rien n’a redire ? Bien sûr que si ! Pinaillons !

Eclairage de l’exposition en questions

L’éclairage d’exposition est bien un élément de la muséographie et à ce titre cette dernière à son mot à dire, ou a imposé, et là l’éclairage a ces limites.

  • Comment éviter l’image des visiteurs dans une œuvre au fond sombre, protégée par une vitre, face à un mur clair ? Je ne sais pas. Peut-être diminué la luminance de ce mur (peinture grise par exemple, loin des outils de l’éclairagiste ?
  • Comment éviter de « recadrer » une œuvre par l’ombre portée du cadre, si ce n’est d’en changer (hors des moyens de l’organisateur pour diverses raisons).
Ombre du cadre d’un tableau fixé sur une cimaise au mur – Dessin : Jean-Jacques Ezrati

Par contre l’usage des verres anti-reflets pourrait, dans certains cas, être mieux maitrisé par la chasse aux fuites de lumière se répercutant comme des suites de points verts (ou violets) dans l’œuvre.

Une dernière remarque sur l’éclairage des sculptures, remarquablement réussi, si ce n’est sur la dernière, l’homme qui marche de Giacometti, éclairé par « trois, voire quatre soleils » lorsqu’un seul sous un ciel clair aurait suffi ! Demande expresse des organisateurs de mieux voir ? Qui sait ?

Malgré ces remarques tatillonnes espérons que toutes les expositions dans les musées soient aussi bien éclairées.

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Lieu

  • Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris
  • Paris, France

Équipe artistique

Artiste Giacometti

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Dès 1971, ses premières années de vie professionnelle sont dans la pratique de l’éclairage scénique : Kiboutz Contemporary Dance Company, Théâtre de la Ville, Centre Pompidou. En 1981, il accepte le poste d’éclairagiste conseil à la Direction des Musées de France avec des missions de recherche, diffusion et formation. De plus, il met en pratique son expérience en participant à de nombreuses expositions et projets muséographiques. En 2000, il rejoint le Centre de conservation et de restauration où s’ajoutent aux conseils en éclairage l’étude des éléments de surfaces des objets du patrimoine, couleur et texture. Enfin, en 2012, il s’établit comme éclairagiste conseil indépendant. Auteur de nombreuses publications, il est aussi membre de plusieurs associations professionnelles : ICOM, APréVU, AFE, ACE… et expert auprès de l’AFNOR. Promu en 2011 officier de l’Ordre des Arts et des Lettres.

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