Mâcon : nouvel éclairage urbain magique du centre-ville
Capitale de la Bourgogne du Sud, la ville de Mâcon se situe entre Beaune et Lyon, à 400 km de Paris et à 150 km de Genève. Au carrefour de l’Europe, cette cité est le lieu de naissance du poète Alphonse de Lamartine. Le long de la Saône, le centre-ville s’anime grâce aux commerces et au tourisme fluvial. De plus, il bénéficie d’un patrimoine architectural remarquable. Alors, depuis 2018, la commune participe au plan « Action Cœur de Ville ». Sous l’impulsion de son maire, Jean-Patrick Courtois, une redynamisation par l’espace public, doublée d’une mise en valeur par l’éclairage public, sont menées. Un nouvel éclairage urbain contemporain a été inauguré dernièrement. Le travail d’équipe réussi d’un contrat de performance énergétique en dialogue compétitif avec :
- Ville de Mâcon, élus et services techniques,
- Citelum, mandataire du contrat de performance énergétique,
- NoctaBene, agence de conception lumière public et privé,
- Eclatec, concepteur fabricant d’éclairage public LED sur mesure,
- Smee, société mâconnaise d’entreprise électrique.
Vers un nouvel éclairage urbain du centre-ville de Mâcon
Tout a commencé par « un diagnostic de l’ensemble des équipements d’éclairage public réalisé en AMO », se rappelle Thierry Berland, directeur du pôle espace public de la Ville de Mâcon. « À l’été 2019, la municipalité a fait le choix de changer tous les éclairages publics. Soit à peu près 10 000 points lumineux, plus de petits projecteurs sur les façades qui existaient à l’époque. »
Depuis plusieurs années, ce dernier « poursuit la rénovation du centre-ville avec l’opération Cœur de Ville », précise Yves Dupuis, élu chargé de la voirie et des réseaux. « Nous nous sommes inscrits dans ce programme. L’objectif étant de ramener des habitants en ville pour que les commerces ne partent pas. Fin 2023, deux places majeures ont été complètement refaites. »
Cahier des charges technique et économie d’énergie
Un nouveau cahier des charges est alors défini par l’équipe municipale, le maire, Gérard Colon, l’élu à la voirie d’alors, Thierry Berland, Carole Bouchard, chef de projet, et Jean-Yves Guerre, éclairage public de la ville, entre autres. Objectif : tout remplacer en 3 ans. Plus précisément, le marché demande de :
- faire 50 % d’économies d’énergie au minimum,
- remplacer illuminations et éclairage public en 3 ans,
- choisir des dispositifs techniques modernes,
- mettre en valeur le centre-ville, ses monuments et bâtiments,
- déployer un dispositif smart city,
- moderniser toutes les armoires.
La ville commence alors par une mise en concurrence sous la forme d’un Contrat de performance énergétique (CPE). Pour le mode de sélection des candidats, le dialogue compétitif est choisi par Mâcon. « C’était super intéressant parce que nous pouvions discuter, revoir les choses, faire évoluer un petit peu les offres », se souvient Thierry Berland. Entre visites et analyses des offres à Mâcon, elle a duré 6 mois.
Un groupement de mise en valeur lumineuse du patrimoine
« Pour la consommation énergétique, les deux offres étaient assez similaires, financièrement et en termes de gain », résume Thierry Berland. « Il y avait une offre qui était plutôt orientée, je dirais smart city. Elle nous proposait de faire beaucoup plus de communication au point lumineux. L’autre était plus orientée mise en valeur lumineuse. Ils nous faisaient des propositions assez sympathiques, autant pour les monuments et les édifices que pour la partie piétonne du centre-ville. C’est là qu’ils ont eu l’idée de nous proposer la fameuse lanterne Leiza. Elle est tout de suite apparue séduisante au jury et nous avons retenu cette offre. »
Citelum, mandataire du groupement lauréat, remporte alors le marché. Le gestionnaire d’éclairage public national s’est associé avec l’agence de concepteurs lumière NoctaBene à côté de Tours, et à la Société mâconnaise d’entreprise électrique local, la Smee, de Mâcon.
Naissance du design de la Leiza, inspiration magique
« En nous baladant dans la ville avec Christophe Canadell, nous avions l’impression d’être dans un écrin », raconte Camila Le Bertre, chef de projet chez NoctaBene. « L’idée de Christophe, c’était de réaliser un luminaire sur mesure. Il voulait développer la Leiza pour faire à la fois de l’éclairage fonctionnel du centre-ville, et en même temps conserver un petit chatoiement de lumière sur les bâtiments. Le principe de la lanterne est de donner l’illusion d’un bijou en suspension. La lumière est diffractée, à travers le luminaire, sur les façades. Elle complète ainsi l’éclairage fonctionnel par une illumination verticale des façades. Nous arrivons ainsi à créer ce chatoiement que l’on recherchait. » Un effet de lumière magique lors d’une déambulation nocturne dans Mâcon.
Au moment de l’appel d’offres, le principe du luminaire n’était alors qu’à l’état d’esquisse. « Dans toute la phase préparatoire, il y a déjà eu des échanges entre Christophe Canadell, Citelum et Eclatec », se souvient Sébastien Dumont, alors directeur d’agence Bourgogne–Franche-Comté de GHM Eclatec. « Après avoir obtenu le marché, nous avons organisé plusieurs réunions de travail avec les équipes de la Ville de Mâcon et de la maîtrise d’œuvre. »
Les étapes du développement du luminaire sont résumées par Carole Bouchard, chef de projet de la Ville de Mâcon. « Au début, ils sont venus nous voir seulement avec des plans. Donc il fallait imaginer un petit peu les choses. Ensuite, nous sommes allés chez Eclatec voir comment cela allait être réalisé au niveau technique. Nous avons fait plusieurs réunions. Enfin, nous avons eu un prototype. La construction de la nouvelle lanterne Leiza a duré plus d’un an. »
Ambiance urbaine avec flammèche colorée de NoctaBene
« Là où l’idée de Christophe Canadell est très très forte, c’est que la transparence met en avant une espèce de flammèche de couleur, comme un brûleur, malgré le côté très imposant du produit. C’est ça qui est fabuleux ! Dans un marché de rénovation globale et avec un focus particulier sur le centre-ville, l’œil du concepteur lumière est un vrai coup de maître », s’exclame Sébastien Dumont.
Camila Le Bertre développe : « En corrélation avec la création de notre parcours lumière en centre-ville, la Leiza a une flammèche rouge ou violette à l’intérieur. Elle est aussi visible de jour. Il y avait cette idée de vraiment donner la possibilité aux visiteurs de faire un ou deux parcours différents et complémentaires. »
Respect du patrimoine, tests et prototype de la lanterne
Dans la mise au point de la lanterne, il fallait compter aussi avec l’architecte des bâtiments de France Marie Guibert. Ainsi, plusieurs allers-retours avec l’équipe mandataire ont été prévus. Thierry Berland synthétise : « D’abord, il y a eu le prototype que nous sommes allés voir. Ensuite, nous avons fait des simulations 3D pour les montrer à l’ABF. Enfin, nous avons posé la lanterne sur un bâtiment de la ville pour voir à quoi cela ressemblait et comment cela éclairait. »
Ce luminaire est alors posé en conditions réelles à 5 mètres de haut en extérieur, dans les services techniques de la ville. « Nous avons pu voir les dimensions du produit en condition réelle car, il peut être compliqué d’apprécier sur papier les dimensions d’un luminaire d’éclairage public » se souvient Camila Le Bertre. « L’intérêt de ce prototype était vraiment d’apprécier les dimensions en condition réelle, l’effet de jour et bien entendu le rendu de nuit de l’illumination. »
« Il y a eu des réajustements qui ont modifié un petit peu la crosse, mais tous ces détails ont amélioré la lanterne », poursuit Thierry Berland.
Développement technique du luminaire par Eclatec
Pour valider la fabrication technique du luminaire, des tests sur les bulles moulées dans la vasque sont réalisés par Eclatec, société leader des solutions d’éclairage public et NoctaBene afin de trouver :
- la bonne épaisseur de polycarbonate,
- la position du réfracteur par rapport au plateau LED,
- l’effet de chatoiement aléatoire désiré à la surface des façades.
Camila Le Bertre se souvient : « Ç’a été vraiment un travail de collaboration très intéressant avec Eclatec. Nous leur donnions nos contraintes techniques. En retour, ils nous donnaient ce qu’ils étaient en mesure de faire. Et puis nous sommes arrivés à un compromis qui correspond parfaitement à ce que l’on voulait. »
Enfin, ce luminaire intègre une antenne smart ready, c’est-à-dire un connecteur Zhaga en tête de la vasque, qui permet la télégestion. « Ainsi, la ville peut piloter et gérer ses luminaires de manière intelligente », argumente Sébastien Dumont.
Implantation optimisée et gradation en éclairage public
NoctaBene et Citelum ont réalisé les plans d’implantation d’éclairage public afin de repositionner les luminaires à la bonne hauteur. Eclatec a assuré les études photométriques.
Thierry Berland explique : « L’intérêt de la Leiza, c’est qu’elle a deux fonctions sur un seul dispositif. Nous avons un plateau qui fait l’éclairage fonctionnel, donc de l’éclairage public, et un autre pour la mise en valeur. Cela nous a permis d’économiser un certain nombre de luminaires avec un remplacement au point par point. » Pour Carole Bouchard, « elle nous a permis de supprimer une lanterne sur deux en centre-ville. » Au total, 340 lanternes sont installées au centre-ville.
« À 35 watts par luminaire en moyenne, il faut savoir que ce luminaire a deux drivers pour être piloté à distance », décrit Sébastien Dumont. « Nous aurions pu le faire avec un seul driver, mais pour le côté smart city, c’était compliqué de respecter le décret de 2018. Il oblige les collectivités à couper le rétroéclairage architectural à partir d’une certaine heure, tout en laissant l’éclairage public fonctionnel. » L’éclairement moyen est de 10 à 12 lux, et un peu plus sur les zones PMR et les parkings.
Alors, pour respecter l’arrêté nuisances lumineuses, Carole Bouchard détaille la gradation de l’éclairage du centre-ville : « De 23 h à 5 h du matin, le plateau du haut s’éteint et celui du bas fonctionne avec une gradation de 50 %. » Vive la sobriété lumineuse !
Retour de la population et des services techniques
« Les gens font des retours positifs sur la piétonnisation. L’éclairage public fait partie de l’embellissement du centre-ville », exprime Yves Dupuis, élu à la voirie. « Le plus remarquable en dehors de la lanterne Lezia, c’est la mise en valeur qui a été proposée par NoctaBene et, en particulier, le « Tracé de la plume ». C’est la déambulation touristique de Mâcon en référence à Lamartine. Ils ont réalisé une déclinaison de dessins de plumes, assez poétiques, qui sont projetés aux détours des rues. Je n’ai jamais vu ça ailleurs ! »
Côté conception lumière, les avis sont aussi constructifs. Pour Camila Le Bertre : « Les services techniques nous ont fait pas mal de retours positifs sur la Leiza. Ils sont très contents. Le nouvel éclairage urbain est aussi bien accepté par les riverains. Nous sommes fiers d’avoir donné une nouvelle image au centre-ville de Mâcon. C’était un projet hyper intéressant, autant avec la municipalité, avec laquelle nous avons pu discuter de ses problématiques, qu’avec les fournisseurs et les installateurs. C’était vraiment très intéressant de travailler sur ce sujet. »
Transition énergétique, pour une rénovation globale
Au bilan, le contrat de performance énergétique a permis, en trois ans, de remplacer les 8 000 points lumineux par des éclairages LED. Environ 2 000 points lumineux avaient été changés par des LED avant ce CPE, en régie ou par un installeur électrique.
Ce programme de renouvellement du parc d’éclairage public a permis la réduction de la consommation d’électricité de 78 %. Avec l’énergie qui a réaugmenté l’an dernier, les objectifs sont atteints avec 60 % d’économie en éclairage public, soit une facture annuelle de 280 000 € en 2023. Pour mémoire, en 2019, 700 000 € de consommation électrique par an étaient dépensés à Mâcon pour l’éclairage public. De plus, l’énergie était bien moins chère qu’aujourd’hui !
À présent, la Ville de Mâcon poursuit son engagement en matière d’énergies renouvelables avec un projet de centrale photovoltaïque au sol sur le site de La Grisière. Le permis de construire est obtenu. La mise en service est prévue en 2025. D’autres projets de développement d’énergies renouvelables sont en cours d’étude sur le territoire communal.
Reportage sponsorisé par Eclatec
Contact
Eclatec
|
Équipe du projet
Lieu
- Centre-ville de Mâcon
- Mâcon, France