Interview

Virginie Voué, 15 ans de Luminescence

L’agence Luminescence, de Virginie Voué, a 15 ans ! Entre lumière et trame noire, la conceptrice lumière partage son parcours, ses valeurs et son savoir-faire.

Quel est ton parcours de formation ?

Virginie Voué : De formation scientifique, j’ai obtenu un Bac S, car, au départ, je voulais être biologiste océanologue. Puis, je me suis finalement orientée vers une licence d’Histoire de l’art, dans la perspective de faire de la restauration de monuments historiques. La notion de mise en valeur du patrimoine n’était déjà pas loin. Au cours de ma formation, j’ai développé un intérêt croissant pour l’art contemporain, les arts appliqués et la scénographie en particulier. C’est mon expérience comme ouvreuse au Théâtre national de Toulouse – TNT – pendant mes études, qui a été une révélation pour moi. Ensuite, après un atelier privé en arts appliqués à Paris, j’ai intégré la première promotion de l’IUP Arts appliqués de Montauban. Cette école ayant la particularité d’alterner les cours et les stages en entreprise, cela m’a permis de découvrir la lumière, et mon futur métier…

Comment as-tu découvert la lumière événementielle ?

Virginie Voué : Lors de mes études en Arts Appliqués, j’ai réalisé un stage chez Skertzò, les pionniers de la projection d’images géantes en France. Puis avec le photographe japonais Keiichi Tahara, qui réalisait également des installations lumineuses au Japon et dans le cadre des capitales européennes de la culture. À Paris, pour le passage à l’an 2000, il a créé une installation qui produisait des arcs-en-ciel éphémères sur les voûtes du canal Saint-Martin. C’était magique.

Pourquoi t’es-tu finalement orientée vers la lumière pérenne ?

Virginie Voué : Après mes expériences dans la lumière artistique et événementielle, j’avais envie de connaître l’autre versant de la lumière pérenne et de travailler avec Yann Kersalé ou Jean-François Arnaud. Je les ai tous deux sollicités. Jean-François Arnaud n’était pas facile à trouver. En fin de compte, je l’ai rencontré par un heureux concours de circonstances lors des conférences professionnelles sur la lumière, qui avaient lieu au cours de la Fête des Lumières de Lyon. Il m’a proposé de réaliser mon stage au sein d’une maîtrise d’ouvrage pour laquelle il travaillait en tant que directeur artistique, la ville d’Orléans. Ça m’a paru très intéressant, car j’avais un bagage solide en histoire de l’art et en arts appliqués et cela me permettait de compléter favorablement ma formation avec des compétences dont je ne disposais pas : la gestion de projet et la technique.

Quel a été le rôle de Jean-François Arnaud dans ton parcours ?

Virginie Voué : Comme il n’y a pas de formation en conception lumière, notre métier fonctionne un peu comme du « compagnonnage ». C’est Jean-François Arnaud qui m’a formée, il m’a en quelque sorte « révélée à la lumière ».

Au cours de ce stage de six mois, réalisé avec lui à la Ville d’Orléans, le premier adjoint au maire d’Orléans de l’époque, Olivier Carré, a dit à Patrick Leterrier, mon directeur : « Virginie, ne part pas. » Ils m’ont proposé un poste d’ingénieure chargée de mission lumière alors que je n’avais pas encore terminé mes études. J’ai donc fait mon DESS à Montauban tout en travaillant pour la ville d’Orléans… C’est donc grâce à Jean-François que j’ai pu bénéficier de ma vraie première expérience professionnelle, si structurante pour mon parcours professionnel.

Rue Royale, Orléans, France - Mise en lumière architecturale et événementielle
Rue Royale, Orléans, France – Mise en lumière architecturale et événementielle – Directeur artistique Jean-François Arnaud – Etude Virginie Voué – Photo © Jean-Marc Charles

Quelle était alors ta mission à la ville d’Orléans ?

Virginie Voué : Initialement, j’étais chargée de mission Lumière exclusivement pour le projet d’éclairage du centre ancien. Petit à petit, j’ai fini par gérer toutes les questions qui avaient trait à l’éclairage de la ville, le plan lumière, aux côtés de Jean-François Arnaud, pour la mise en valeur du centre-ville et les mises en lumière de sites et monuments, mais pas seulement. J’ai également collaboré avec le service urbanisme sur les différents projets d’aménagement urbain, de sorte à garantir la cohérence et la qualité de leur éclairage, ainsi que sur la gestion du parc d’éclairage public et des projets de rénovation aux côtés de notre technicien éclairage public Jean-Paul Chabrol. Enfin, j’ai créé, développé et mis en place des projets d’illuminations de Noël particulièrement originaux réalisés par les électriciens de la Ville d’Orléans.

Illuminations de Noël pour la rue des Carmes, Orléans, 2005 - Conception lumière Virginie Voué
Illuminations de Noël pour la rue des Carmes, Orléans, 2005 – Conception lumière Virginie Voué – Réalisation Services Techniques de la Ville d’Orléans – Photo © Luminescence

Comment as-tu créé ta propre agence, Luminescence ?

Virginie Voué : Comme il était prévu que Patrick Leterrier parte à la retraite et que les services techniques étaient en pleine réorganisation, je me suis questionnée sur la suite. C’est à ce moment-là que Sylvain Bigot, concepteur lumière et dirigeant de l’agence Neolight – aujourd’hui devenue Lyum – m’a proposé de remplacer une de ses cheffes de projet qui venait de partir. J’ai sauté sur l’occasion et j’ai donc quitté la collectivité territoriale après cinq années passionnantes.

Sylvain Bigot m’a beaucoup appris et c’est lui qui m’a donné envie de créer mon entreprise. Nous avions des visions différentes. Je crois que j’avais besoin d’explorer la mienne et de « donner le cap » dans mon approche de la lumière.

J’ai donc créé mon agence, Luminescence, le 18 mars 2010 à Tours.

Quelle était la spécificité de cette approche que tu souhaitais développer ?

Virginie Voué : Lorsque je l’ai rencontré, Laurent Fachard m’a dit que mon expérience de maîtrise d’ouvrage me serait profitable et allait indéniablement me servir à l’avenir. J’ai été vraiment très émue par ses encouragements et, par la suite, j’ai eu l’occasion de me rendre compte, à maintes reprises, qu’il avait raison.

Dès le départ, j’ai été en quelque sorte « déformée » au service public et à la maîtrise d’ouvrage, ce qui crée, avec mes clients, une sorte de compréhension tacite. C’est pourquoi Luminescence travaille beaucoup en direct avec des maîtrises d’ouvrage diverses et variées, et beaucoup moins en équipe de maîtrise d’œuvre que certains de mes confrères.

Ton approche a-t-elle une autre particularité ?

Virginie Voué : Après mes études en Histoire de l’art, j’ai choisi de me diriger vers les arts appliqués, car je souhaitais agir sur l’environnement et le quotidien des gens, l’embellir, créer de la magie, de l’étonnement, et de la beauté. Dans mes productions personnelles, je travaillais déjà sur des installations dans l’espace public, la lumière et la couleur. C’est pourquoi, lorsque j’ai découvert la lumière, ça a été une évidence.

Au cours d’une de mes conversations avec Christophe Canadell, j’ai eu l’occasion de formuler très clairement une particularité de notre métier qui me tient particulièrement à cœur : notre travail de concepteur lumière est nécessairement un acte généreux, quelque chose que l’on fait pour les autres. Et agir sur leur environnement, leur quotidien afin qu’ils le perçoivent différemment, et rendre leur cadre de vie plus beau, c’est clairement cela qui me nourrit.

Quels sont les projets lumière dont tu es la plus fière ?

Virginie Voué : En 2013, j’ai été chargée de reprendre la mise en lumière du théâtre Graslin à Nantes. Pour bien faire mon travail, je me suis vite rendu compte qu’il allait falloir « qu’il ne se voie pas » et qu’il soit une évidence à la nuit tombée. Ce monument n’avait pas besoin de moi pour être beau et parfait architecturalement. Il fallait simplement que je parvienne à rendre ce magnifique équilibre une fois la nuit venue.

Le travail sur la discrétion de l’intégration des luminaires, l’équilibre dans les températures de couleur et surtout dans les traitements entre l’extérieur et l’intérieur, compte tenu de sa grande transparence, étaient essentiels. Je suis parvenue à réaliser exactement ce que je souhaitais, ce qui est rare chez un créateur et excessivement réjouissant.

Mise en lumière, Théâtre Graslin, Nantes, France – Conception lumière Virginie Voué, Luminescence – Photo © Xavier Boymond

J’aime aussi beaucoup le projet de mise en lumière de la base sous-marine de Saint-Nazaire pour une raison tout à fait différente, et parce qu’il évoque pour moi la résilience.

Base sous-marine, Saint-Nazaire, France - Conception lumière Virginie Voué, Luminescence
Base sous-marine, Saint-Nazaire, France – Continuum lumineux et cadrage de la perspective – Conception lumière Virginie Voué, Luminescence – Photo © Antoine Monié pour Citeos

Je suis également très fière du projet de mise en lumière du pont Jacques-Gabriel à Blois, réalisé en 2020. Ce projet était un défi : comment éclairer un pont sans orienter la lumière vers l’eau et en faisant en sorte de limiter au maximum les impacts sur la biodiversité du site ? Certes, c’est une des réalisations architecturales emblématiques du XVIIIe siècle, mais elle se trouve aussi sur un site au patrimoine naturel remarquable et classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

C’est pourquoi j’ai développé la conception du projet avec une préoccupation principale, à savoir limiter au maximum les impacts sur la biodiversité par tous les leviers que j’ai pu utiliser : les effets lumineux « en éventail », les gammes chromatiques, calées sur les longueurs d’onde les moins impactantes pour les espèces présentes, le fonctionnement de l’installation, dynamique, qui évolue en lien avec la saisonnalité de la biodiversité présente. De plus, ce projet a été conçu et réalisé en à peine plus de six mois par les équipes de Corentin Duloy de Citeos Orléans qui ont fait preuve d’une réactivité et d’un professionnalisme remarquables.

Mise en lumière, Pont Jacques Gabriel, Blois, France – Conception lumière Virginie Voué, Luminescence
Mise en lumière, Pont Jacques Gabriel, Blois, France – Conception lumière Virginie Voué, Luminescence – Photo © Antoine Monié

Enfin, je suis aussi très fière d’avoir travaillé sur le projet du BHNS de Pau avec Artelia et l’agence Signes Paysages de Bordeaux de 2015 à 2019, avec une collaboration fine avec Jean Bidégaray et ses équipes. Et je suis également heureuse de travailler depuis l’année dernière, avec l’agence LA/BA, sur la ligne 15 du tramway de Bruxelles.

Éclairage urbain, BHNS, Pau, France avec Artelia - Signes Paysages - Conception lumière Virginie Voué, Luminescence
Éclairage urbain, BHNS, Pau, France avec Artelia – Signes Paysages – Conception lumière Virginie Voué – Photo © Luminescence

Luminescence fête ses 15 ans ; comment l’activité de ton agence a-t-elle évolué ?

Virginie Voué : Aujourd’hui, l’activité de Luminescence est beaucoup plus axée sur les projets de planification et les plans guides, comme les schémas de cohérence d’aménagement lumière sur d’importants projets de rénovation d’éclairage public. Le SCAL est un terme proposé par Dany Joly – Service EPICE, Nantes Métropole – que je préfère au SDAL, car il est plus adapté pour les intercommunalités pour lesquelles je travaille. De plus, aujourd’hui, je fais autant de missions d’étude sur des trames sombres ou trames noires que des projets de mise en lumière ou d’éclairage urbain. Ce sujet me tient énormément à cœur…

Pourquoi cet engagement vis-à-vis de la trame noire ?

Virginie Voué : C’est en 2017 que Ghislain Luneau m’a interpellée sur le sujet de la préservation de la biodiversité. Puis, j’ai rencontré Romain Sordello, référent pollution lumineuse à l’OFB, en 2018. Il a réalisé un important travail de sensibilisation des professionnels de notre domaine à l’impact de la lumière sur les écosystèmes.

Les écologues ont adopté ce terme de « trame noire », inventé par Roger Narboni lors de son travail sur le SDAL de Rennes en 2012, pour pallier le manque de dimension temporelle au sein de la trame verte et bleue – TVB – en particulier relative à la nuit. Comme bien souvent Roger a été particulièrement visionnaire.

De mon côté, il me semble évident que ce sujet doit être porté activement par les concepteurs lumière, car nous concevons les nuits de demain. Il est donc essentiel de faire preuve d’une pratique exemplaire et respectueuse à cet égard.

Et il est fort probable que mes orientations écologistes et ma volonté initiale de devenir biologiste océanologue ont fait qu’il m’a semblé évident d’intégrer cette problématique dans ma pratique professionnelle ; et, de cette manière, de « reboucler la boucle » et de renouer avec mes préoccupations et accointances initiales…

Quelle est la première trame sombre de Luminescence ?

Virginie Voué : C’est avec Alexandre Collonnier, DGA Infrastructure au SYDEV, et Jérémy Judic, de l’agence Artelia Environnement de Nantes, que nous avons envisagé de mener un travail de trame noire à échelle départementale. Alexandre nous a confié la mission de développer la trame sombre de la Vendée, la première à vocation opérationnelle et à une échelle départementale en France. Ce travail a été mené au cours de l’année 2019 et au tout début de l’année 2020. Sa particularité était qu’elle a donné lieu à un document cadre qui sert de référence, et constitue un outil de travail pragmatique pour les chargés de projets. C’est dans cette perspective que j’ai développé, pour la première fois, ma méthode de travail, qui s’apparente à de la gestion différenciée appliquée à l’éclairage – comme l’a souligné Gaëtane de la Forge du CAUE de la Vendée.

Cartographie Trame sombre de la Vendée – SYDEV - Artelia Environnement - Conception lumière Virginie Voué - Carte © Luminescence
Cartographie Trame sombre de la Vendée – SYDEV – Artelia Environnement – Conception lumière Virginie Voué – Carte © Luminescence

Quels ont été les retours par rapport à cette méthode de travail, en particulier des écologues avec lesquels tu as échangé ?

Virginie Voué : Lorsque les écologues interviennent et ciblent des actions à mener, on pourrait dire qu’ils « s’excusent presque d’exister » ou, en tout cas, de s’exprimer, et sollicitent généralement des aménagements relativement ponctuels car, ce n’est pas leur domaine d’activité. Ils veulent nous faire avancer dans le bon sens, mais sans nous brusquer. C’est une approche que je qualifierais de « pompier », car elle permet de gérer les urgences – et Dieu sait qu’il y en a –, mais qui ne permet pas de s’inscrire dans une démarche d’ampleur dans le cadre de projets de rénovation plus globaux qui sont conduits par les collectivités territoriales. Or, comme je le disais à Romain Sordello, mon métier est de « concevoir les nuits de demain ». J’ai donc les mains beaucoup plus libres – et les connaissances qui permettent de le faire – pour développer une méthode de travail plus ambitieuse.

Cette méthode l’a donc beaucoup surpris, au départ, car elle ne s’apparentait à aucun travail et aucune étude déjà menés. Elle portait un niveau d’ambition beaucoup plus fort. Compte tenu de l’intérêt que ce projet représentait à ses yeux, il a décidé de l’intégrer ex nihilo au guide Trame noire qu’était en train de rédiger l’OFB et qui est sorti en avril 2021. C’est le seul travail d’une conceptrice lumière qui a été intégré au guide Trame noire de l’Office français de la biodiversité !

Guide Trame noire de l’Office français de la biodiversité – couverture © OFB

Qu’entends-tu par gestion différenciée appliquée à l’éclairage ?

Virginie Voué : À partir des niveaux d’enjeux biodiversité ciblés sur un territoire, l’idée est d’ajuster les prescriptions techniques relatives à l’éclairage public. Ces enjeux peuvent être à échelle communale ou intercommunale, d’une métropole, ou encore d’un département selon le territoire d’étude. C’est pourquoi cette étape de la définition des niveaux d’enjeux est essentielle et que je travaille en synergie avec des écologues, car chacun son métier.

En fonction de ceux-ci, on « nivelle » l’éclairage s’il est nécessaire et indispensable pour les usages humains à la nuit tombée. J’ai coutume de dire que je suis une conceptrice lumière qui travaille pour « toutes les espèces » : la faune, la flore et les êtres humains. Mon travail s’inscrit dans une sorte de démarche de « conciliation ».

Dans le cadre de ma pratique professionnelle aujourd’hui, je réalise une sorte de triangulation entre enjeux d’usages humains et qualité des ambiances nocturnes, enjeux de biodiversité et d’efficience énergétique. L’idée est d’aller plus loin que la « simple » transition énergétique et de s’inscrire dans une démarche volontariste de transition écologique, sans nuire à l’efficience énergétique.

Diagramme de triangulation des enjeux par Virginie Voué © Luminescence
Diagramme de triangulation des enjeux par Virginie Voué © Luminescence

Quelles sont les atouts de la trame noire conçue pour le Calvados ?

Virginie Voué : Dans le cadre de la trame noire du Calvados, réalisée pour le Syndicat D’énergie du Calvados – SDEC – en collaboration avec l’Agence Normande pour la Biodiversité – ANBDD  – j’ai travaillé cette fois avec l’agence TerrOïko, un bureau d’études d’écologues spécialisé dans la modélisation de la vie des espèces et la trame noire.

Ainsi, avec Jérémy Cornuau, leur spécialiste trame noire, nous avons développé une méthode plus fine pour définir les enjeux de biodiversité sur le territoire. Elle nous a permis d’aller plus loin dans la prise en compte des impacts sur les milieux naturels.

Cartographie Trame sombre du Calvados– SDEC - ANBDD – TerrOïko - Conception lumière Virginie Voué - Carte © Luminescence
Cartographie Trame sombre du Calvados– SDEC – ANBDD – TerrOïko – Conception lumière Virginie Voué – Carte © Luminescence

En outre, nous avons géoréférencé les couches de trame noire, de sorte à pouvoir l’intégrer à leur outil SIG Mapéo.

Cet outil a permis de grandement simplifier la mise en œuvre de la trame noire, car les prescriptions, en lien avec la norme EN 13201 et la trame noire, se trouvent directement associées aux points lumineux. Ainsi, dès qu’un technicien doit travailler sur un site ou une voirie, il sait exactement quelles prescriptions appliquer.

C’est ainsi qu’en croisant les usages et les enjeux, nous trouvons des solutions simples et intelligentes. Parfois, au début d’une trame noire, tout le monde est inquiet et, à la fin de l’étude, tous les acteurs sont rassurés car ils disposent d’un outil simple et pragmatique.

Comment poursuis-tu ton engagement envers la trame noire ?

Virginie Voué : Depuis 2020, j’intègre systématiquement des trames noires dans tous mes projets de SDAL et SCAL. Le premier a été le SDAL de Baugé-en-Anjou en 2020, réalisé pour le Syndicat Intercommunal d’Énergie du Maine-et-Loire – SIEML.

J’ai également déployé une trame noire au cœur même du SCAL de Grand Paris Seine Ouest. Démarche d’autant plus pertinente car, cette intercommunalité de la métropole du Grand Paris a 2/3 de son territoire couvert par des forêts. C’est aussi la deuxième intercommunalité avec la densité la plus élevée de la métropole, après Paris elle-même. Elle concentre ainsi des enjeux d’usages humains et de préservation de la biodiversité particulièrement forts.

En outre, j’ai déployé la logique de « trame noire » rennaise de Roger Narboni à l’échelle métropolitaine à travers le SCAL de Rennes Métropole, réalisé en cotraitance avec Lucas Goy de l’agence Les Éclaireurs de 2021 à 2024.

En 15 ans de Luminescence, qu’est-ce qui a changé dans ton métier ?

Virginie Voué : Je m’inscris désormais résolument dans l’urbanisme lumière. Je travaille plus sur la rénovation de parcs d’éclairage public en y intégrant la trame noire et en participant au développement de la transition écologique dans mon domaine d’activité. Mon engagement est toujours le même finalement : mettre en place une lumière de qualité et créer de « belles nuits » !

Propos recueillis le 13 mars 2025 par Vincent Laganier.

Reportage commandité par Luminescence.

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Virginie VOUÉ

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Équipe du projet

Maître d'ouvrage Ville d'Orléans Ville de Blois Ville de Pau Nantes Métropole Dany Joly Ghislain Luneau SyDEV Vendée Alexandre Collonnier CAUE de la Vendée Gaëtane de la Forge Syndicat D’énergie du Calvados – SDEC Syndicat Intercommunal d’Énergie du Maine-et-Loire – SIEML Rennes Métropole
Chercheur Romain Sordello Office français de la biodiversité - OFB Agence Normande pour la Biodiversité – ANBDD
Concepteur lumière Virginie Voué Luminescence Jean-François Arnaud Sylvain Bigot Laurent Fachard Christophe Canadell Roger Narboni Les Éclaireurs Lucas Goy
Plasticien lumière Keiichi Tahara
Bureau d'études techniques Artelia Jérémy Judic TerrOïko Jérémy Cornuau
Scénographe Skertzò

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Fondateur de l'agence de relations publiques LZL Services depuis 2023. Son thème : la lumière et l’éclairage. Rédacteur en chef et éditeur du portail français n°1 Light ZOOM Lumière depuis 2012. Architecte diplômé de l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes. Éclairagiste urbain de 1997 à 2013 en Europe. Auteur de huit ouvrages de référence sur la ville, le bâtiment et le millénaire. Enseignant sur l'histoire de la conception lumière à l’ENSA Nantes et à l'éclairage dans l'art contemporain à l’ENSATT Lyon.
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