Interview

Lumière naturelle dans les tours : Jean Rouit 2/6

Comment la lumière naturelle s’intègre-t-elle dans les tours ? Point de vue de Jean Rouit, architecte associé de SRA Architectes à Paris.

Comment la lumière naturelle s’intègre-t-elle dans les tours ? Point de vue de Jean Rouit, architecte.

Jean Rouit : à l’origine, la première préoccupation des tours, c’était de limiter les apports solaires à l’intérieur pour avoir des bilans énergétiques corrects. À dix ans d’écart, la tour Elf – aujourd’hui, Total Coupole – a divisé par quatre sa consommation électrique par rapport à sa tour voisine Areva. C’était à cause de la lumière. Nous avons utilisé des vitrages avec 11 % de transmission lumineuse seulement !

C’est le fameux dilemme au niveau de la lumière naturelle. En 25 ans, nous avons vu évoluer le facteur solaire des vitrages. Il s’est amélioré de manière spectaculaire de 17 à 50 %. Parallèlement, nous avions des demandes de bureaux de plus en plus profond jusqu’à parfois 10 mètres. Nous pouvons maintenant contrecarrer ce problème de facteur solaire plus facilement.

 

Quel a été le rôle de la réglementation thermique ?

Jean Rouit : avec de la RT 2005-2012, l’éclairage dans le bâtiment est devenu fondamental, un élément du HQE et des cibles à atteindre. C’est un sujet de préoccupation de plus en plus sensible maintenant.

Pour le résoudre, il y a :

  • la hauteur des bureaux qui permet à la lumière d’aller le plus profond possible,
  • les vitrages performants jusqu’à l’extra-clair.

Pour autant on se heurte en France à la réglementation de la double peau parce qu’elle était pénalisante. Très récemment, elle a changé et nous mesurons la surface de plancher. Le problème est que cette double peau est intéressante pour la thermique mais pas pour la lumière…

Tour First, Paris, France – Architectes : Kohn Pedersen Fox, SRA Architectes
Photo : Jean-Marc Besacier

Comment avez-vous résolu ce problème pour la tour First à Paris ?

Jean Rouit : pour la tour First, nous avons une fausse double peau, très fine, avec des boucliers au Sud. La tour est beaucoup plus performante ici.

Dans la partie Nord et Nord-est, la façade classique est en simple peau parce qu’il n’y a que moins d’apport solaire de ce côté.

Ainsi, nous jouons de l’orientation de la tour pour limiter les écrans en façade et favoriser la lumière.

A suivre…

Eclairage des bureaux dans les tours par Jean Rouit

Rédacteur en chef et éditeur du portail Light ZOOM Lumière depuis 2012. Architecte diplômé de l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes. Éclairagiste par passion depuis 1997 en Europe. Auteur de sept ouvrages de référence sur la lumière, l'éclairage, la ville et le bâtiment. Enseignant en éclairage à l’ENSA Nantes et à l’ENSATT Lyon.
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