Kraken Lighting, des luminaires en bois pour le tertiaire
Comment l’aventure Kraken Lighting a-t-elle commencé ?
Nicolas Forget (à droite) : Je suis designer infographiste freelance. Une entreprise de meubles en bois cherchait à développer des produits plus adaptés au tertiaire. J’ai repris contact avec eux pour travailler sur des luminaires en bois avec LED.
Bertrand Gilbert (à gauche) : Je souhaitais harmoniser ma vie privée et pro en adoptant une approche plus raisonnée et cohérente. Une leçon tirée du premier confinement était de privilégier le local. Donc, l’idée de créer des luminaires en bois s’inscrivait dans cette démarche durable et écoresponsable. C’est essentiel pour moi de rester fidèle à ces valeurs qui guident nos choix.
Quand le projet d’entreprise a-t-il germé ?
Nicolas Forget : Lors d’un dîner avec un partenaire de longue date, Tridonic, j’ai mentionné mon projet de luminaires en bois à Bertrand Gilbert. Il a trouvé l’idée prometteuse pour la prescription, car il y a peu d’offres dans ce secteur.
Notre premier échange a eu lieu au début du confinement, période durant laquelle j’ai commencé à développer l’idée de luminaires en bois, en intégrant des lentilles et des systèmes optiques.
Avec plus de temps disponible que prévu, Bertrand m’a relancé pour savoir où j’en étais de mon projet. Nous partagions des valeurs professionnelles et personnelles, notamment sur le plan social et sociétal. Pendant ce moment si particulier du covid, nous avons beaucoup discuté et commencé à concrétiser des idées pour ces luminaires en bois.
Quel a été votre premier luminaire en bois ?
Nicolas Forget : En mars 2020, Bertrand m’a conseillé de simplifier nos projets en commençant par des accessoires pour dalles LED, plutôt que d’intégrer directement des LED. Nous avons donc créé un cadre universel pour dalles LED de 600 x 600. Il s’adapte aux faux plafonds.
Initialement, je trouvais le concept peu attrayant, mais ce produit, le Kdal66, s’est avéré pratique et économique. Il rend les dalles LED plus esthétiques et confortables. Cela nous a aussi aidés à attirer des partenaires intéressés par le secteur tertiaire.
Comment avez-vous industrialisé le Kdal66 ?
Bertrand Gilbert : Nous étions des éclairagistes compétents en lumière et en électronique, mais pas dans les autres aspects de la fabrication de luminaires, faute de machines adaptées. Nous voulions fabriquer du matériel professionnel avec des ébénistes locaux.
Nicolas Forget : Nous avons recherché des ébénistes locaux capables de fabriquer des cadres en bois massif de manière industrielle et répétable. Trouver un partenaire compétent a pris du temps. Brut de Bois a ouvert de nombreuses possibilités grâce à leur expertise en bois massif, contrairement à de nombreux agenceurs qui trouvaient cela compliqué.
Quel était initialement l’objectif de l’entreprise ?
Nicolas Forget : L’objectif était de créer une entreprise spécialisée dans la production de luminaires en bois pour faire du volume plutôt que des pièces uniques. Dès le début, c’était vraiment d’anticiper une capacité industrielle des gammes de produits. Le tout à destination des écoles, hôpitaux, EHPAD, boutiques, magasins… Nous avons conçu des produits en nous inspirant des profils en aluminium couramment utilisés. Ainsi, la première gamme de luminaires développée a été conçue à partir de moulures en bois intégrant la partie électronique.
Bertrand Gilbert : En janvier 2021, nous avons lancé un premier catalogue comprenant des éclairages LED encastrables, en saillie et des suspensions élégantes, des downlights et des habillages pour rails destinés aux magasins. Nous avons continué à développer des modèles avec lentilles, qui sont plus performants et plus confortables pour répondre aux nouvelles exigences du marché.
Comment le réemploi a-t-il été intégré dans l’activité ?
Nicolas Forget : Nous avons commencé par créer des luminaires en bois massif français, en chêne et frêne issus de forêts françaises éco-gérées. Plus tard, grâce à une ressourcerie gérée par mon frère, nous avons obtenu des matériaux provenant d’un défilé de mode, ce qui a ouvert la possibilité de fabriquer des luminaires à partir de déchets.
Bertrand Gilbert : En été 2020, nous avons remporté un appel à projets de l’Ademe sur l’économie circulaire et le réemploi. Pouvait-on fabriquer le même luminaire en bois de réemploi ? Comment et avec quelles contraintes ? Quelle filière d’approvisionnement ? Ce projet nous a permis d’explorer des solutions durables et circulaires.
Nicolas Forget : Après avoir remporté cet appel à projets, nous avons passé deux ans à rechercher comment produire des luminaires prescrits à partir de ces déchets. Actuellement, nous avons des commandes pour des CHU et d’autres grands établissements, avec une production prévue dans deux ans. L’un des principaux gisements identifiés grâce à ce projet est le surcyclage d’anciennes fenêtres, que nous exploitons désormais .
Propos recueillis par Vincent Laganier en visio, le 26 février 2024.
À suivre…
Luminaires en bois : savoir-faire français Kraken Lighting
Approfondir le sujet
Équipe du projet
Livres
Éclairage et lumière du IIIe millénaire, 2000-2050, un livre collector
Depuis 20 ans, le phénomène éclairage vit une mutation sans précédent. Ville, architecture, conception lumière, pollution lumineuse. |
Lieu
- Kraken Lighting
- Montaigu-Vendée, France