L’éclairage solaire pour la prescription, un marché innovant
D’où vient ton intérêt pour l’éclairage solaire ?
Jacques Gouteyron : En 2007, il y a 17 ans, avec Aubrilam et Roger Narboni, qu’on ne présente pas, nous avions imaginé Volta. Un mât bois d’éclairage solaire très réussi. Malheureusement, cette idée valait une fortune !
Pour en faire un produit de qualité et compétitif, cela impliquait la mise en œuvre de moyens financiers et technique que nous n’avons pas mis en place. Malgré cela, nous avons tout de même réussi à vendre une centaine d’unités à un prix avoisinant les 6 000 à 7 000 € chacun.
C’était les premiers mâts d’éclairage solaire à une époque où personne n’y croyait.
Comment s’est passée la fin de l’aventure Aubrilam ?
Jacques Gouteyron : J’ai créé une entreprise à l’âge de 23 ans en 1978 et l’ai vendue en 2013, soit plus de 35 ans au total. L’entraîneur était fatigué. Je souhaitais explorer de nouvelles opportunités. Aubrilam connaissait un grand succès. Alors, il faut bien passer la main pour que de nouvelles équipes prennent le relai.
Comment as-tu eu l’idée de créer Nowatt Lighting ?
Jacques Gouteyron : J’ai décidé de créer Nowatt Lighting, en 2014 ! Plutôt que de me lancer dans des projets de grande envergure qui nécessitent de grandes usines immenses, j’ai opté pour une petite structure. Les premiers produits ont été dessinés par la scénographe lumière Agathe Argod.
Nous nous sommes lancés dans la conception de produits. Je me suis rendu compte de mes limites et de l’importance d’avoir de solides compétences dans ce domaine. C’est pourquoi j’admire le travail réalisé par Fonroche Lighting, qui a su accomplir un véritable exploit en partant de zéro.
Dans l’éclairage, tu es l’entrepreneur français qui a créé deux pépites…
Jacques Gouteyron : Non, ce ne sont pas des pépites ! Ce terme ne convient pas. J’ai créé des concepts de marchés de produits qui n’avaient pas de raison d’être là. Ils ont pris la place dans le marché. Aujourd’hui, ils se sont bien répandus.
De retour de Light & Building 2024 : un stand sur deux présentait des mats bois. Ca me donne le sourire 😊
Quel fut le positionnement de cette nouvelle start-up ?
Jacques Gouteyron : Avec Nowatt Lighting, j’ai créé une gamme d’éclairage solaire architecturale, qui a trouvé sa place. Elle s’adresse aux passionnés de projets lumière en leur permettant d’intégrer l’un de nos produits solaires dans leur design urbain. Cependant, ces produits doivent être conçus avec une véritable vision de la lumière. Les concepteurs lumière doivent allier parfaitement la lumière à l’énergie solaire !
Quels clients t’ont fait confiance la première fois ?
Jacques Gouteyron : Que des femmes conceptrices lumière ! Tout d’abord, il y a eu la talentueuse Rozenn Le Couillard pour l’Abbaye de Sainte-Barbe-en-Auge à Mézidon-Canon dans le Calvados.
Ensuite, Sara Castagné, désormais présidente de l’agence Concepto. Et bien entendu Agathe Argod. Elles ont été adorables parce que, je leur ai fait réaliser des chantiers qui n’étaient pas sans problème. C’était les premiers produits.
Des retours d’expérience sur ce premier produit ?
Jacques Gouteyron : Notre premier produit solaire était petit et inadapté pour produire suffisamment de lumière. Comme je le disais avec Aubrilam, il faut payer beaucoup pour apprendre de ses erreurs. Ça permet d’améliorer la qualité du produit pour les suivants.
Aujourd’hui, quelle est ta vision de l’éclairage solaire ?
Jacques Gouteyron : Aujourd’hui, nous nous concentrons sur les balises au sol et les bornes à éclairage solaire. Avec l’acquisition de Nowatt Lighting par Fonroche Lighting en fin d’année dernière, et l’expérience reconnue de ce fabricant français historique du photovoltaïque et leader mondial au service de l’éclairage public, nous sortirons de nombreux nouveaux produits.
Le style et le marché de Nowatt allié à la puissance et la robustesse de Fonroche lighting.
Quels sont tes prochains projets ?
Jacques Gouteyron : J’ai un contrat avec Fonroche Lighting qui va s’arrêter en décembre 2025. Ensuite, je vais organiser ma vie pour la rendre plus familiale. Même si j’aime bien être en France, vivre dans un autre pays, c’est une belle aventure pour découvrir l’autre bout du monde. J’adore l’Inde, par exemple. J’y suis allé 7 ou 8 fois. C’est un pays extraordinaire, avec des gens passionnants.
Propos recueillis par Vincent Laganier à Marseille le 30 mars 2024.
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