Église Notre-Dame de Laeken illuminée à Bruxelles, enfin…

J’ai vu le jour à l’ère carolingienne, quand Laeken n’était encore qu’un faubourg. Si l’on m’a oubliée pendant quelques siècles, c’est grâce à l’amour d’un roi pour sa dame que ma flamme se ranima. Celui qui m’élève vers les cieux à partir de 1854 se nomme Joseph Poelaert. Il est si jeune quand il remporte ce concours qui fera de moi la sépulture des souverains belges…

Veilleuse de la couronne

Ce destin royal, je l’affirme jusqu’au bout de mes pinacles qui forment alors les bijoux de ma couronne de pierre. Hélas, mon père m’abandonne et je ne fus adoptée qu’en 1909 par Léopold II, qui multiplia les précepteurs pour me redresser.

Et il faut dire qu’ils ont plutôt réussi. Haute de 99 mètres, je sers de repère depuis le nord de Bruxelles. Dans l’ombre du domaine royal, je trouve ma place dans un quartier, à l’époque, nouveau. Entre les hôtels bourgeois et les bicoques ouvrières, je trône fièrement au bout de l’avenue de la Reine.

Reine de l’horizon

Malgré les nombreux pèlerins catholiques qui me visitent, mon chœur rebelle n’est pas à l’est. Pourquoi ? Car j’oriente ma façade principale vers le centre de la capitale afin de participer à son urbanisation. Au-delà d’affirmer son identité, j’assure son attractivité avec tout ce qui se passe sur mon parvis.

« C’est plus qu’une belle église, c’est un point de repère symbolique de notre capitale. »

Karine Lalieux, ministre des Pensions et de l’Intégration sociale, Beliris

 

Si je devais me décrire, je me dirais barbare, ou plutôt sauvage, si vous préférez. Adoptant différents styles, mes arcs en ogive trahissent cependant mes origines. Ainsi, si vous voulez parler de mes volumes généreux en façade grâce à mes vestibules et mes tours, je vous montrerais bien également mes vitraux latéraux et ma chapelle arrière.

Néogothique dans l’âme

Mes atours sont nombreux. Contreforts à retraits, colonnettes, gâbles, édicules, balustrades, cordons, ébrasements, loggias, sculptures et autres ornements composent ma parure.

Car oui, je suis faite de pierres… précieuses ! Si l’on m’imaginait, à l’origine, vêtue de briques, j’ai préféré décliner le minéral sous plusieurs teintes. Ainsi, la pierre bleue pour mes soubassements, sols et escaliers se marie à merveille avec la pierre blanche pour le reste du parement. Si j’apprécie de porter du Gobertange, les nuances françaises d’Euville, de Saint-Vaast ou de Saint-Maximin me siéent à ravir.

Une beauté lapidaire

Mais ma peau est très tendre, et par conséquent assez fragile. C’est d’ailleurs en partie pour cela, avec quelques autres problèmes d’argent, que certains de mes détails restent inachevés. Ne parlons pas de cette satanée pollution qui obligea le bureau Metzger et Associés Architecture à me refaire une beauté en 2003.

Mais celui qui redonna l’éclat de ma majesté fut ce cher Fiorenzo Namèche, du studio Light-To-Light. Il a su révéler mes formes avec la plus subtile des parures : la lumière. De nombreux alpinistes, qui me rappelaient les ouvriers d’antan, m’ont équipée de plus de 370 luminaires LED et 5 km de câbles dissimulés dans mes plissures. Tout en respectant ma carnation minérale, ils accentuent au plus près mes détails.

De nouveau rayonnante

Quand la nuit tombe, j’exprime enfin mon caractère. Mes dentelles se découpent alors en contre-jour pour creuser mes profondeurs. Le tout est sublimé par un contraste de couleurs élégantes que sont le blanc pour les reliefs et le doré pour les cavités. Et pour finir de vous attirer, dois-je mentionner que j’ai reçu, en 2023, le prestigieux IALD Radiance Award for Excellence et le prix de l’ACEtylène pour ma mise en valeur du patrimoine bâti ?

« L’éclairage de l’église de Laeken renforce l’identité et l’attractivité de ce quartier si particulier de Bruxelles. »

Ans Persoons, échevine de l’Urbanisme et des Espaces publics,Ville de Bruxelles

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