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Usages du BIM : quel équilibre du panel d’acteurs ?

Architectes, bureaux d'études techniques, entrepreneurs, investisseurs et collectivités, quels sont leurs usages du BIM ? Quel équilibre du panel d'acteurs ?
20 avril 2017

Loin de passer inaperçu depuis quelques années, il devient peu à peu la coqueluche des chantiers immobiliers, le mot d’ordre des aménageurs publics et l’outil indispensable des entrepreneurs. Destiné à s’installer définitivement dans l’univers professionnel des acteurs de la construction, il s’agit néanmoins de savoir comment ces derniers le reçoivent et s’en saisissent. Découvrons les usages et usagers du BIM.

Architecte, le royaume du crayon

Vous ne ferez pas lâcher son liner à un architecte. En grande majorité, la profession voit dans la technologie BIM un outil informatique certes habile dans la gestion et l’optimisation d’un projet de construction, mais à partir des phases APD, PRO (entendez Avant-Projet Détaillé et Projet) et suivantes, où le projet – justement – s’ouvre à un niveau de détails où l’informatique devient utile.

En amont de ces phases se situe l’esquisse qui, comme son nom l’indique, dessine les grandes lignes du projet. Et pour l’esquisse, le croquis est roi, évidemment accompagné de son fidèle destrier, le crayon.

BIM Manager, une tour de contrôle

Comment contrôler le flux débordant de données d’un projet de construction sans y désigner un responsable ? C’est le rôle du BIM Manager, dont l’intitulé exprime clairement la fonction. Selon le niveau d’exploitation du BIM mis en place sur les projets qu’il pilote, il a le devoir de récolter, contrôler et mettre à jour les données et maquettes numériques en provenance des autres acteurs des projets, à l’image des bureaux d’étude, des fournisseurs et éventuellement des maîtres d’ouvrage.

Posté à l’interface entre l’architecte – dont il a d’ailleurs souvent le diplôme – et les différents acteurs des projets, il ne peut prétendre au poste sans une organisation et un esprit de synthèse à toute épreuve.

Entrepreneur, entre visibilité et protection des données

Bureaux d’études, entreprises de gros et de second œuvre se voient désormais confrontés à l’usage du BIM, en rencontrant tant les avantages que les inconvénients.

Si les premiers sont légion, de l’automatisation de la gestion des données relatives aux savoir-faire jusqu’à leur communication simplifiée auprès des maîtrises d’ouvrage, les seconds sont plus retors, et soulèvent pléthore de questions, notamment au sujet de la propriété intellectuelle des modèles, marques et brevets déposés, sans oublier la responsabilité, le BIM permettant une traçabilité implacable des actions de chacun. Avis aux charlatans !

Maître d’ouvrage, haltérophile du portefeuille

Pour le maître d’ouvrage, le BIM est une sinécure. Il y retrouve un outil de production, d’exploitation et de reconversion d’un ouvrage qui lui offre, à chaque étape, un allègement des charges financières. D’autant plus qu’actuellement le statut de la maquette numérique peine à se clarifier, et que nombre d’équipes architecte-BET fournissent des maquettes numériques sans voir leurs honoraires réévalués.

La collectivité, matrone de l’organisation

Pour la collectivité, le BIM est aussi synonyme d’économies et de gestion optimisée des projets de construction et d’aménagement publics. Si l’année 2017 annonce le caractère obligatoire de la technologie pour des projets publics d’un certain acabit, c’est pour offrir une meilleure organisation et un suivi plus juste de toutes les étapes de ces projets d’envergure.

Autre point d’importance pour les collectivités, la gestion de leur patrimoine. Car au-delà des projets neufs, le BIM permet d’intervenir sur des ouvrages existants et, au travers d’un processus éprouvé de relevés, scanners et quantifications de l’ensemble des données s’y rapportant, d’y appliquer une gestion automatisée et informatisée répondant aux exigences d’exploitation actuelles. Un petit bijou.

En bref, les usages et applications du BIM sont transversaux, et si chacun des acteurs y sort sa petite épingle, l’essence même de la technologie est partagée par tous ses intervenants, dans une quête enfin atteignable d’un processus de construction maîtrisé de bout en bout, à voir à quoi seront destinés les économies réalisées.

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Docteur en urbanisme et aménagement de l’espace de l'ENSA Nantes, Nicolas Houel propose une expertise de planification urbaine nocturne inédite alliant créativité, technicité et esprit d’initiative. Sa démarche, axée sur la sobriété lumineuse, lui permet d’aborder les notions riches et complexes liées aux ambiances nocturnes : sécurité, mobilité, identité, environnement ou encore énergie. Son parcours, accompli de manière transversale entre les milieux académiques et professionnels fait de Nicolas Houel un partenaire à privilégier pour les projets les plus exigeants.
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