Safaris lumière sur le patrimoine des Côtes d’Armor

D’où est venue l’idée de créer des safaris lumière ?

Benoit Quéro : l’idée d’expérimenter des parcours lumière partait toujours de ce patrimoine qu’on redécouvrait. Le safari lumière consistait à faire une sorte de jeu de piste nocturne. Nous avons bâti des circuits intercommunaux, parfois de 50 km, avec des points d’étonnement artistique en lumière qui mettaient en scène le patrimoine banal et ordinaire. Les gens redécouvraient un arbre, une perspective, un plan d’eau. On réveillait la beauté dormante du patrimoine et de l’histoire des gens. Fred Renno était à la baguette et nous avions une grande complicité dans cette aventure au début de Spectaculaires.

Quand as-tu commencé à faire des safaris lumière ?

Benoit Quéro : au début des années 90. C’était concomitant à l’émergence des communautés de communes et des groupements qui apparaissaient à l’échelle intercommunale, mais la réalité géographique, ils ne la connaissaient pas. Ces safaris lumière permettaient à des communes, qui étaient dans la même structure administrative, de découvrir leur territoire commun grâce à la lumière. Comme les gens se déplaçaient principalement en voiture, il y avait des panneaux pastiches du code de la route dont il fallait découvrir le sens. Ça a créé un « qu’en-dira-t-on » dans toute la région, une fierté dans les Côtes d’Armor.

Des exemples de créations originales pendant ces safaris lumière ?

Benoit Quéro : l’imaginaire nous amenait à faire des choses improbables. Par exemple, un congrès de scientifiques autour d’un plan d’eau, avec dedans : une espèce de monstre qui y habitait… Une vraie porcherie transformée en cinéma : le cinéma cochon ! Un tas de fumier mis sur la place du bourg avec un faux coq dessus… Des trucs hallucinants et beaucoup de petits patrimoines mis en lumière et sublimés ! Nous sommes même allés jusqu’à faire visiter une chambre à coucher sans y avoir rien touché.

 

Comment ces safaris lumière ont participé à l’aventure de Spectaculaires ?

Benoit Quéro : nous partagions le fait que chaque technicien avait une part créative, que nous ne sollicitions pas assez en le mettant dans un rôle d’exécutant ici ou là. Mais là, nous lui faisions confiance au niveau créatif. Pour des mecs qui n’avaient pas trop d’assurance, ils ont pris confiance en eux. Ces safaris lumière ont été fondateurs de l’expérience et de l’aventure Spectaculaires en termes de partage et d’émulation interne. Ça a été très fort !

A suivre…

Projection vidéo, économie locale et pilotage à distance

Propos recueillis par Vincent Laganier à Avignon le 28 septembre 2018