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Fête des Lumières 2016 top-flop à Lyon

Rendez-vous annuel des fans de la lumière en Europe ! Comment poser alors un regard professionnel, descriptif et critique sur la Fête des Lumières 2016 top-flop ?
14 décembre 2016

Fête des Lumières 2016 top-flop ? Quelle variété de styles d’éclairage spectaculaire pour la Fête des Lumières 2016 de Lyon ! La programmation 2015 reconduite, en partie, pour cause d’annulation, aurait dû être l’apothéose de l’Année internationale de la Lumière.

Sans dessus, dessous, place des Terreaux, Lyon, France - Joseph Couturier - Fête des lumières 2016, Lyon, France - Photo : Vincent Laganier
Sans dessus, dessous, place des Terreaux, Lyon, France – Joseph Couturier – Fête des lumières 2016, Lyon, France – Photo : Vincent Laganier

Les attentats de Paris et l’hommage du 8 décembre en 2015 en ont décidés autrement. Au lieu de quatre jours, plus que trois jours de festival lumière en 2016, mais toujours autant de monde dans les rues de Lyon. Du 8 au 10 décembre dernier, le public a de nouveau répondu présent.

Top-flop de la Fête des Lumières 2016

Un songe forain de Nathanaëlle Picot

Comme chaque année, la place Bellecour accueille une grande roue pour la période des fêtes de fin d’année à Lyon. Cette année, elle se parait encore d’un disque pour la projection géante d’un film en animation 3D à l’allure d’un train fantôme à en perdre la tête.

Un songe forain, place Bellecour, Lyon, France - Nathanaëlle Picot - Fete des lumieres 2016, Lyon, France - Photo Vincent Laganier
Un songe forain, place Bellecour, Lyon, France – Nathanaëlle Picot – Fête des lumières 2016, Lyon, France – Photo : Vincent Laganier

Quelle est ici la mission de la Fête des Lumières ? Servir le commerce du forain ? Faire du cinéma en plein air par un froid de canard ? Diffuser du divertissement au plus grand nombre ?

Fontaine d’étoiles de Patrice Warrener

Encore une création de projection d’images de Patrice Warrener à la Fête des Lumières ! Oui, me direz-vous mais après les Chromolithe qui ont fait son succès autour du millénaire, l’artiste tente de se renouveler avec de la projection vidéo. Sur la fontaine des Jacobins, la deuxième partie de son spectacle utilise timidement des lignes qui silhouettent les tracés principaux de l’architecture.

Fontaine d'étoiles - fontaine des Jacobins, Lyon, France - Patrice Warrener - Fête des lumières 2016, Lyon, France - Photo : Vincent Laganier
Fontaine d’étoiles – fontaine des Jacobins, Lyon, France – Patrice Warrener – Fête des lumières 2016, Lyon, France – Photo : Vincent Laganier

Pourquoi s’acharner à toujours éclairer les mêmes lieux de la presqu’ile de Lyon, d’année en année ? La ville ne possède-t-elle pas de nombreuses traboules, lieux urbains moins populaires ou autres architectures manifestes ? Comment pourrait-elle être redécouverte par le regard d’un créateur lumière ?

Soleil de Philippe Cotten, CozTen

Tel un Son et Lumière, mais bien loin des moyens mis en œuvre pour le concert de Jean-Michel Jarre en 1986, la mise en lumière de la Colline de Fourvière est une gageure pendant la Fête des lumières. D’année en année, les concepteurs et créateurs lumière s’affrontent à son échelle monumentale. A part le grand soleil couchant, le reste de la scénographie est bien simplet à l’échelle de la cité.

Soleil, colline de Fourviere - Philippe Cotten, CozTen - Fête des lumières 2016, Lyon, France - Photo : Vincent Laganier
Soleil, colline de Fourvière – Philippe Cotten, CozTen – Fête des lumières 2016, Lyon, France – Photo : Vincent Laganier

Comment renouveler l’événementiel de la première colline de Lyon ? Comment ne pas tomber dans le panneau du Son et Lumière ?

Sans dessus, dessous de Joseph Couturier

Cette année seules deux façades de la place des Terreaux sont mises en lumière en projection d’images géantes au lieu de quatre. Et c’est loin d’être une réussite en lumière, car les éclairages flous ne sont pas très bien calés sur l’architecture des façades.

Sans dessus, dessous, hotel de ville, place des Terreaux, Lyon, France - Joseph Couturier - Fête des lumières 2016, Lyon, France - Photo : Vincent Laganier
Sans dessus, dessous, hotel de ville, place des Terreaux, Lyon, France – Joseph Couturier – Fête des lumières 2016, Lyon, France – Photo : Vincent Laganier

Le spectacle est un dessin animé pour enfant qui raconte une histoire sur l’environnement. Où sont les bambins en poussettes ? Erreur de casting de la direction artistique ? Un an après la COP21, pour une piqure de rappel, peut mieux faire !

Flamme torche nord de la raffinerie de Feyzin en incident, vallee de la Chimie, Total le 8 decembre 2016, Lyon, France - Photo : Vincent Laganier
Flamme torche nord de la raffinerie de Feyzin en incident, vallee de la Chimie, Total le 8 decembre 2016, Lyon, France – Photo : Vincent Laganier

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Lieux

  • Quai des Célestins
  • Lyon, France
  • Place des Jacobins
  • Lyon, France
  • Colline de Fourvière
  • Lyon, France
  • Place des Terreaux
  • Lyon, France

Équipe du projet

Festival lumière Fête des Lumières
Directeur artistique Jean-François Zurawik

Équipe artistique

Créateur vidéo Nathanaëlle Picot
Créateur lumière Philippe Cotten CozTen
Maitre artificier Joseph Couturier

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Rédacteur en chef et éditeur du portail Light ZOOM Lumière depuis 2012. Architecte diplômé de l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes. Éclairagiste par passion depuis 1997 en Europe. Auteur de sept ouvrages de référence sur la lumière, l'éclairage, la ville et le bâtiment. Enseignant en éclairage à l’ENSA Nantes et à l’ENSATT Lyon.
  • D’ordinaire assez critique je ne suis pas forcément d’avis aussi négatif sur certaines de ces installations.
    – Au Terreaux le spectacle était effectivement enfantin. Mais au vu des réactions sur place il ne semblait pourtant pas déplaire aux spectateurs qui cherchent avant tout du divertissement.
    – Pour la colline de Fourvière l’idée était intéressant mais les effets manquaient de dynamisme et d’intensité (mauvais dimensionnement matériel), sans parler du fait qu’on entendait rien à la bande son (niveau sonore insuffisant).
    – Jacobins : Laisser cette fontaine dans le noir serait un gros flop. La Fête des Lumières a ses classiques, pourquoi vouloir s’en affranchir ? Pour cette installation les effets laser n’apportaient pas grand chose et dénotaient avec les autres effets lumineux qui étaient eux fins et intéressants bien que classiques.
    – La projection de la grande roue ne restera pas longtemps dans les mémoires mais la thématique n’avait jusqu’à présent pas été abordée.

    Ce n’est par exemple pas le cas pour certains autres projets qui étaient du réchauffé :
    – les robots place Bellecour. Beau projet et original mais des robots étaient déjà intégrés au spectacle Pierrot le Feu en 2013 place Bellecour justement.
    – ROS’O Place des Minimes est également du réchauffé.
    – et l’avion de « Vols de Nuit » (Place Antonin Poncet) était installé place Bellecour il y a deux ans dans le spectacle du Petit Prince. Ceci dit malgré cela j’ai bien aimé cette installation.
    – Rue de la République et Place de la République. Pourquoi pondre chaque année ou une année sur deux un projet asiatique avec des lanternes chinoises ou japonaises ? C’est beau mais lassant.

    Pour moi les points les plus discutables sont vraiment d’ordre organisationnels, mais si franchement je m’attendais à bien pire.
    Alors que par exemple la Nuit Blanche à Paris a été maintenu à déployé à l’échelle d’une capitale, le périmètre de la Fête des Lumière était trop restreint, et notamment ses horaires. 20h > minuit au lieu de 18h > 1h c’et insuffisant. Ceci a eu la conséquence de créer de gros effets de foule malgré une fréquentation moindre. Cette année résonnait un peu comme un test, j’espère toutefois que des changements seront apportés.
    Autre exemple, pourquoi ne pas avoir exploité le Parc de la Tête d’Or alors qu’un contrôle aux accès aurait été très simple puisqu’il s’agit justement d’un environnement clos ? 🙂

    Malgré tout je trouve que cette édition a été un très bon cru, le flop craint par beaucoup n’a pas eu lieu. 🙂

    • @Aubin Tout à fait d’accord pour conserver les horaires – plutôt de 18h à 1h du matin – et l’événement sur quatre jours de la Fête des lumières depuis ses débuts sous forme d’un festival des lumières en 1998. A trop densifier le périmètre de la Fête et des installations lumière, on limite aussi la fluidité des déplacements à pied et la sécurité même des personnes qui la visite…

      Pour le reste, merci de lancer la discussion sur les installations lumière de la Fête des lumières de Lyon à débattre.

      Quel est votre avis sur les spectacles lumière de cette année 2016 ?

  • Bjr la place des terreaux n a jamais été habillé sur 4 façade – car l autorisation des propriétés privées est complexe ainsi que le camouflage des fenêtres merci de revoir vos sources et ou commentaire agreablement romain p

  • « Pourquoi s’acharner à toujours éclairer les mêmes lieux de la presqu’ile de Lyon, » ?
    Justement parce que la Fête des Lumières est -devenue- un évènement populaire, qui sillonne les grands axes de la ville. Il ne faut pas oublier que, désormais, elle ne s’adresse pas qu’aux lyonnais mais à des populations qui ne connaissent pas forcément Lyon, ni ses places centrales et ses grands bâtiments.
    En outre, ce sont des espaces suffisamment grands pour pouvoir accueillir toute la foule.

    La solution serait d’étendre le périmètre des œuvres aux traboules et autres lieux typiques lyonnais moins « remarquables », en élargissant les horaires de la fête ; ce qui, dans ce contexte de « sécurité nationale », n’a pas été la priorité.

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