Les « CoCColithes » de la rue Saint-Laurent, Grenoble

La designer Anastasia Sokolnikova, de Sokadesign, et Jean-David Boucher, Docteur en informatique, ont installé les « CoCColithes » rue Saint-Laurent à Grenoble à l’occasion de l’Année internationale de la lumière 2015. Composé d’habitants, de commerçants, de professionnels de la lumière, de l’architecture et du design, c’est le collectif Abat-Jour qui a porté le projet.

« L’objectif architectural du projet est de créer un paysage lumineux qui fait dialoguer des dimensions historiques, écologiques, émotionnelles, esthétiques, sensibles et poétiques du lieu » expliquent les concepteurs. « « Coccolithes » est un espace de communication entre l’homme et l’ensemble de la rue Saint-Laurent et propose de revivre une expérience physique de la lumière. A travers les relations entre la lumière et l’ombre et en mettant l’accent sur la perception visuelle, nous racontons l’histoire du quartier autrement ». Ainsi, c’est dans une dimension écologique, ces lumières graphiques, ludique et locale que s’inscrit cette réalisation rue Saint-Laurent.

Architecture d’une sculpture

La réalisation des coccolithes s’est effectuée avec des matériaux de récupération en plastique. En son centre, quatre éléments principaux sont composés, expliquent Jean-David Boucher et Anastasia Sokolnikova.

• Arduino Uno : un circuit imprimé dont le micro processeur pilote l’éclairage en fonction des informations des capteurs.
• Capteurs météorologiques : ils mesurent la température, l’humidité et la position tels une station météorologique.
• Capteur de la qualité de l’air : il mesure des concentrations des PM2.5 et PM10.
• Ruban LED : éclairage disposé dans le Cocco21.
• MicroSD : carte mémoire enregistrant les données reçues des capteurs.

Histoire de vrais coccolithes

Dans les alpages de la Chartreuse au-dessus de Grenoble, « les coccolithes sont des algues unicellulaires microscopiques, exclusivement marines » explique Anastasia Sokolnikova. « Ce sont des exosquelettes et c’est la forme de la plaque en pépin arrondi qui lui a donné son nom. Elle mesure entre un et dix micromètres de diamètre. C’est l’accumulation de coccolithes qui forment les coccosphères. Celles-ci sont sédimentées dans les fonds marins, et forment ainsi la craie ».

Sculptures lumineuses

« La régulation de la lumière pourrait, elle aussi, être liée à l’existence, la forme et le nombre de coccolithes » racontent les concepteurs. « Ceux-ci sont soupçonnés de refléter les ultraviolets vers l’extérieur de la cellule, permettant une vie plus proche de la surface. D’autre part, ils pourraient, suivant leur forme, réfracter la lumière vers l’intérieur de la cellule permettant une vie en eau plus profonde ».